Salut
La future fusée chargée d'envoyer des astronautes au-delà de l'orbite terrestre a été présentée par Charles Bolden, l'administrateur de l'agence spatiale américaine. Pour l'instant appelée SLS (Space Launch System), elle aura une puissance jusque-là jamais atteinte par aucune autre fusée.
130 tonnes en orbite
Dans sa première version, ce lanceur lourd devrait mesurer 97 m de haut et devrait expédier 70 tonnes en orbite basse. Par ce biais, la Nasa escompte lancer les capsules Orion développées par Lockheed-Martin, avec à leur bord 4 astronautes. Premier essai en vol annoncé pour 2017.
Une autre version, plus puissante, devrait ensuite être mise au point pour faire voler en éclat tous les records. Avec 122 m de haut, cette fusée pourrait placer en orbite basse pas moins de 130 tonnes. Par comparaison, la fusée Saturne 5, qui avait envoyé des hommes sur la Lune, mesurait 111 m de haut et pouvait satelliser 118 tonnes.
Des éléments déjà existants
Par l'architecture choisie pour ce lanceur, la Nasa fait preuve de pragmatisme dans une période où elle doit compter ses dollars. Le SLS sera construit à partir d'éléments existants ou dont le développement a déjà été bien avancé dans le cadre de feu le programme lunaire Constellation.
De la récupération sur les navettes
Le premier étage sera dérivé du réservoir externe des anciennes navettes spatiales. Il sera propulsé par cinq moteurs RS-25D/E qui jusque-là équipaient les navettes. Le tout fonctionnera donc à l'oxygène et à l'hydrogène liquides.
Deux propulseurs à poudre flanqueront le premier étage et lui donneront une poussé supplémentaire pendant les deux premières minutes du vol. Ces boosters existent déjà : ce sont ceux de la navette, augmentés d'un segment. Ils devaient initialement équiper les fusées Ares 5 et Ares 1 (qui a volé une fois) et ont été testés deux fois au sol avec succès par la société ATK.
Un morceau d'Apollo
Le deuxième étage est « d'inspiration Apollo ». Il fonctionnera en effet avec les moteurs J-2 du deuxième étage de la mythique fusée lunaire remis à neuf dans leur version J-2X. Ces moteurs ont été testés plusieurs fois sans problème au sol.
Des emplois américains
Charles Bolden a mis en avant le fait que ce chantier créerait de nombreux emplois aux Etats-Unis. Les premiers ravis sont les 400 employés de la société ATK qui construit les propulseurs à poudre. Avec l'arrêt des navettes et l'abandon de Constellation cette entreprise n'avait plus aucun débouché pour son activité.
Le Centre spatial Kennedy devrait lui aussi bénéficier du projet. La mise à la retraite des navettes s'était traduite par des licenciements en nombre. Une nouvelle phase d'embauche pourrait voir le jour bientôt.
Dollars et calendrier
La Nasa annonce un premier vol d'essai en 2017. Le développement du lancement devrait toutefois coûter 10 milliards de dollars. Le budget de l'agence étant remis en question chaque année par un vote du parlement, cette date ne sera tenue que si les fonds sont alloués sans coup d'arrêt par les sénateurs.
Objectif astéroïdes ?
Avec cette fusée, la Nasa compte se donner les moyens de lancer des hommes vers la Lune et au-delà. Certains astéroïdes géocroiseurs pourraient faire l'objet de missions dès la mise au point de la première version du lanceur.
La planète Mars reste quant-à elle toujours aussi lointaine. Même si un équipage peut supporter la durée d'un tel voyage, comme le démontre l'expérience Mars 500, la traversée de l'espace interplanétaire suppose la conception d'un vaisseau capable de relever de nombreux défis techniques. Ce qui se traduirait par un investissement lourd supplémentaire.
http://www.cieletespace.fr/node/7790