Salut
Les personnes qui ont été exposées aux fumées des usines d’incinération d’ordures ménagères dans les années 70 et 80 ont un risque plus élevé de souffrir d’un cancer, selon une étude de l’Institut de veille sanitaire (Invs) rendue publique jeudi. Le lien entre l’exposition à ces fumées et le risque de cancer est significatif pour tous les types de cancer chez la femme, en particulier le cancer du sein. Pour les hommes et les femmes l’étude montre un risque plus élevé de cancer du foie et de lymphomes malins non hodgkiniens. Les résultats suggèrent également une relation avec le développement du sarcome des tissus mous, mais de manière moins significative.
L’étude a été menée dans quatre départements qui disposent de registres des cancers et qui comptent au total 16 usines sur leur sol. Sur 2,5 millions d’habitants, plus de 135.000 cas de cancers ont été recensés entre 1990 et 1999. Dans les zones fortement exposées aux rejets d’un incinérateur, le risque de cancer du foie est 9,7% plus élevé que dans les zones faiblement exposées. Pour le cancer du sein, l’excès de risque est de 6,9%, pour le lymphome malin non hodgkinien (un cancer du système lymphatique) il est de 8,4%.
Ces cancers, apparus dans les années 90, résultent d’une exposition dans les années 70 et 80, explique l’Invs. L’Institut souligne que de nombreux incinérateurs ont été fermés depuis 1998 et que fin 2005 la France avait achevé de mettre son parc en conformité avec les nouvelles normes européennes. Théoriquement, ces risques ont été réduits.
De précédents travaux menés par l’équipe de Jean-François Viel, de la faculté de médecine de Besançon, avaient établi une corrélation entre l’exposition aux fumées des incinérateurs et le risque de cancer. L’Invs avait lancé en 2003 une étude sur ce sujet, dans le cadre du Plan Cancer. Une seconde étude, portant sur l’imprégnation en dioxines des populations vivant près des usines d’incinération, a été lancée en 2004.
D’après cette seconde étude, qui porte pour l’instant sur un millier de personnes, il n’y a pas de différence notable entre la quantité de dioxines dans le sang des personnes vivant à proximité d’un incinérateur et des personnes résidant à au moins 20 km de l’usine. Seule la consommation de graisses animales issues de bêtes élevées près des usines est liée à une plus forte imprégnation en dioxines. Cependant les chiffres relevés demeurent en deçà du seuil toxique fixé par l’OMS.
source http://sciences.nouvelobs.com/sci_20061130.OBS1010.html