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Les astronomes européens espèrent disposer en 2017 d’un télescope terrestre «extrêmement grand», le European Extremely Large Telescope (E-ELT). Réunis à Marseille cette semaine, les astronomes se sont mis d’accord sur les caractéristiques de ce télescope nouvelle génération, dont le miroir mesurera 42 mètres de diamètre. L’ESO, l’organisation intergouvernementale pour l’astronomie en Europe, va donc pouvoir soumettre le projet à son conseil d’administration la semaine prochaine et passer à la phase d’étude concrète.
Actuellement, les meilleurs télescopes terrestres en exercice appartiennent à la génération des ‘’très grands’’, comme le VLT au Chili ou le Keck à Hawaii, avec des miroirs de 8 à 10 mètres de diamètre. Grâce au développement de l’optique adaptative et de l’optique active, les télescopes terrestres continuent de rivaliser avec leurs collègues spatiaux. Les astronomes envisagent donc de construire des miroirs encore plus grands.
L’optique adaptative permet de corriger les turbulences de l’atmosphère terrestre et d’améliorer la vue des télescopes. L’optique active permet elle de contrôler la forme du miroir et de compenser certaines distorsions dues à la gravité ou aux variations de température. Cette technique permet aussi de construire des miroirs en plusieurs morceaux.
Les quatre miroirs du VLT, qui mesure 8,2 mètres, ont été construits d’un seul tenant mais les techniques actuelles ne permettent pas d’aller au-delà. Les miroirs de 10 mètres des télescopes jumeaux de l’observatoire Keck, à Hawaii, sont ainsi un assemblage de segments hexagonaux.
Le miroir de 42 mètres du futur E-ELT sera lui aussi conçu en ‘’nid d’abeille’’. Les astronomes européens avaient rêvé d’un miroir de 100 mètres de diamètre. Ce projet , baptisé OWL, a été jugé trop ambitieux et repoussé à plus tard. De leur côté, les Américains ont deux projets de télescopes «extrêmement larges» : l’un de 30 mètres en collaboration avec le Canada, et un autre de 21,5 mètres avec l’Australie. L’Europe ne veut pas être en retard.
Le site d’implantation du futur E-ELT n’a pas encore été déterminé. L’ESO prospecte au Chili, où sont déjà implantés plusieurs observatoires, et en Argentine. Le budget de construction est estimé au bas mot à 800 millions d’euros.
source http://sciences.nouvelobs.com/sci_20061201.OBS1111.html