Salut
L’époque de la course à l’espace, qui a duré tout au long de la guerre froide, est bel et bien révolue. Aujourd’hui l’humanité entre dans une troisième phase où les nations vont travailler ensemble dans un esprit de découverte.
Nicolas Pierre, chercheur à l'Institut européen de politique spatiale (ESPI), lors de la conférence de Vienne sur le rôle de l’Homme dans l’espace, est revenu sur l’épopée spatiale. Il distingue deux phases depuis le premier vol du satellite Spoutnik, lancé il ya 50 ans. La première période a duré jusqu’à la chute de l’empire soviétique, au début des années 90, elle a principalement consisté en une « guerre » technologique entre les entre les États-Unis et l'ex-URSS, chacun coopérant avec ses alliés politiques. Cette période de tension a permis le développement des principaux programmes en œuvre actuellement. Durant la deuxième période, qui touche à sa fin, les activités spatiales ont glissé du militaire vers le scientifique et de nombreux pays émergeants sont également entrés dans la course.
Le nombre d'agences spatiales dans le monde a été en constante augmentation depuis les années 1990 pour atteindre 36 en 2005. De nombreux accords multilatéraux les lient entres elles. L’avènement de la Station Spatiale Internationale (ISS) a incité de nombreux pays à mettre leurs moyens en commun. Cette coopération sera la marque de fabrique de cette troisième phase en passe de débuter. Le chercheur estime même qu’elle a commencé en janvier 2004, inaugurée par le discours de George dans lequel il a appelé les autres nations à « partager les défis et les opportunités de cette nouvelle ère de la découverte.
Autre temps fort, en mai dernier, quatorze agences spatiales (États-Unis, la Russie, Chine, Japon, Inde, Europe…) ont élaboré une nouvelle stratégie mondiale pour l’exploration du système solaire, de la Lune, de Mars et des lunes des planètes géantes. Cette coopération, outre l’intérêt scientifique et politique, est également rendue nécessaire par les immenses financements nécessaires. Du temps de la guerre froide l’argent coulait à flot, aujourd’hui la NASA, comme les autres agences, doivent compter leur sous et ne voient plus d’inconvénients à partager les risques.
Les premiers programmes internationaux sont déjà en cours de réalisation. L’ISS en constitue pour l’instant le plus bel exemple. La deuxième mission de grande envergure devrait être l’organisation d’un vol habité vers Mars mais pas avant 2030. D’ici là, dans un dernier élan égoïste, la NASA a décidé de retourner sur la Lune et la Russie construit des fusées…
source http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/