Salut
Trente ans et 10 jours après son lancement, la sonde Voyager 2 est entrée dans la zone frontière du système solaire, là où l’influence des vents solaires rencontre celle des gaz du milieu interstellaire. La sonde, partie à l’origine pour un voyage interplanétaire de quelques années, a poursuivi sa route vers les limites du système solaire et elle a franchi le 30 août dernier le fameux choc terminal : c’est là que la vitesse des vents solaires fléchit subitement, annonçant que l’on s’approche de l’héliopause, la frontière finale de l’héliosphère, cette grosse bulle de plasma créée par les vents solaires qui protège notre système planétaire du milieu interstellaire.
Plusieurs instruments de Voyager 2 ont envoyé des données lors de la rencontre avec le choc terminal, ont expliqué hier à San Francisco (Etats-Unis) des chercheurs du Caltech (Californie) ou du MIT (Massachusetts Institue of Technology) à l’occasion du congrès de l’Union américaine de géophysique (AGU). Il y a plus de trois ans, les informations transmises par Voyager 1 lors de son passage dans cette onde de choc étaient moins claires et avaient fait l’objet de multiples discussions. Les chercheurs estiment finalement que Voyager 1 a franchi le choc terminal en décembre 2004.
Les deux sondes jumelles ne voyagent pas dans la même direction et les chercheurs ont souligné que Voyager 2 se trouvait plus près du Soleil de 1,6 milliard de kilomètres que Voyager 1 lorsqu’elle a rencontré le choc terminal, qu’elle aurait au total franchi cinq fois. Cela confirme donc que l’héliosphère est aplatie d’un côté, compressée par un puissant champ magnétique venu de l’extérieur, et qu’elle s’étire davantage de l’autre côté.
L’un des instruments de Voyager 2, le Plasma Science Instrument, qui ne fonctionnait pas sur Voyager 1, a par ailleurs révélé que la température de l’autre côté du choc terminal, dans la zone frontière, était moins élevée qu’on ne pensait. Les particules sont plus chaudes qu’à l’intérieur mais leur température est dix fois moins élevée que prévu, a expliqué l’équipe du MIT.
Voyager 1 se trouve désormais à environ 16 milliards de kilomètres du Soleil, Voyager 2 à 12,8 milliards de kilomètres. D’ici une dizaine d’années, si aucun incident ou aucune panne ne stoppe leur course, l’une ou l’autre sonde atteindra l’héliopause et sortira du système solaire. Les chercheurs estiment que cette ultime frontière se situe à environ 120 unités astronomiques (UA) du Soleil, soit 120 fois la distance Terre-Soleil, sachant que Pluton se situe à un peu moins de 40 UA (6 milliards de kilomètres).
source http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/