Salut
Nouveau succès, hier, du programme spatial iranien, avec le lancement de la fusée Kavoshgar-3 (explorateur). A bord, un rat, deux tortues et des vers !
Son nom de code est Helmz 1. Ce joli rat blanc de laboratoire était, hier, aux côtés de deux tortues et d’une série de vers de terre, le principal «passager» de la fusée Kavoshgar-3 («explorateur») que l’Iran assurait avoir lancée avec succès.
«C’est la première présence d’animaux dans l’espace lancés par l’Iran. Cela annonce des réussites plus importantes», a commenté le président Ahmadinejad. Ce dernier s’exprimait dans le cadre de la Journée nationale de technologie spatiale, au cours de laquelle il a dévoilé une nouvelle fusée porteuse et divers satellites «made in Iran». «Le domaine scientifique, c’est là que nous pourrions battre la domination» de l’Occident, a-t-il déclaré.
L’Iran justifie sa course à l’espace pour surveiller les risques de catastrophes naturelles et améliorer ses télécommunications. Mais ce programme inquiète les Occidentaux, car ce type de fusée dit «à double usage» peut, en plus des satellites, servir à lancer des ogives.
A l’évidence, l’annonce de ses succès spatiaux fait partie d’une vaste opération de propagande du régime, à quelques jours du 31e anniversaire de la Révolution islamique, le 11 février. C’est que l’Iran, qui ambitionne toujours d’être reconnu comme une puissance régionale, est passé maître dans l’art de médiatiser ses prouesses technologiques pour montrer son aptitude à aller de l’avant, malgré les menaces de sanctions américaines et onusiennes liées à son programme nucléaire controversé.
Détourner l’attention
«Au moment où les Etats-Unis augmentent la pression sur Téhéran, ces annonces sont là aussi pour détourner l’attention», explique le professeur Mohammed-Reza Djalili, de l’Institut des Hautes Etudes internationales et du développement, à Genève. «Glorifier le programme spatial national permet, tant sur le plan intérieur qu’extérieur, de parler d’autre chose que de la crise du régime née de la contestation de la réélection du président Ahmadinejad en juin dernier», dit encore le professeur Djalili.
Toutefois, et preuve que personne n’est dupe, les Occidentaux ont réagi hier avec méfiance aux déclarations du président Ahmadinejad, qui a dit accepter le principe d’un échange d’uranium avec les grandes puissances. Le poker menteur continue.
source http://www.tdg.ch/actu/monde/iran-lance-rat-espace-prouver-capacites-technologiques-2010-02-03