Salut
Un dispositif de monitoring cardiaque mis au point par l’agence spatiale française (CNES) va être envoyé à bord de la Station spatiale internationale. Il va permettre aux médecins russes de suivre l’état de santé des cosmonautes en temps réel, et d’effectuer des recherches sur le système cardio-vasculaire sur Terre, pour pouvoir mieux comprendre les problèmes de syncope.
Héritier de l’expérience scientifique Physiolab installée à bord de la Station russe MIR, le système CARDIOMED a été développé dans le cadre d’une convention franco-russe entre le CNES et l’Institute for Biomedical Problems (IBMP) de Moscou. Après avoir été testé par le cosmonaute russe Oleg Kotov, il va être expédié, aujourd’hui, à bord d’un vaisseau cargo russe Progress vers la Station spatiale internationale (ISS) où il servira à la surveillance médicale des cosmonautes pendant cinq ans.
Parmi les problèmes propres à l’apesanteur, il existe un fort risque de troubles cardio-vasculaires lié à la micropesanteur, à la sédentarité et à l’absence de pratique sportive, qui peuvent provoquer une chute de la tension artérielle et une mauvaise irrigation du cerveau. Les différents instruments qui composent CARDIOMED permettent de mesurer en temps réel la fréquence cardiaque, la pression artérielle, les flux vasculaires et les propriétés veineuses. Ces cinq instruments seront utilisés ensemble ou indépendamment pour contrôler les paramètres du système cardio-vasculaire du cosmonaute, soit avant une sortie extravéhiculaire ou lorsqu’ils utilisent le Tchibis, pantalon rigide à dépression pour attirer le sang vers les membres inférieurs afin de reproduire les effets de la gravité.
Ces exercices seront suivis en direct depuis le centre de contrôle en vol de Moscou, sous la responsabilité des médecins russes. Au-delà de ce but opérationnel, CARDIOMED participe également à la recherche sur le système cardio-vasculaire humain sur Terre. Développé avec des médecins du CHU d’Angers et de Tours cet équipement offrira également aux scientifiques l’occasion d’étudier en détail le système cardiovasculaire et de mieux comprendre certains de ses dysfonctionnements, comme les problèmes de syncope touchant 16% de la population ou d’hypotension orthostatique (baisse de tension en position debout) ressenti par environ 30 % des personnes âgées.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/espace/20100203.OBS5720/comprendre_et_prevenir_les_troubles_vasculaires_sur_ter.html