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Une analyse moléculaire très large d’une météorite tombée il y a 40 ans révèle la présence potentielle de milliers de composants organiques.
Après l’arôme des vins et le pétillant des bulles de champagne, le chimiste Philippe Schmitt-Kopplin a appliqué sa méthode d’investigation à un tout autre domaine, celui des météorites. Avec ses collègues français et autrichiens, il a identifié un très large éventail de composés organiques présents dans une météorite célèbre, celle qui a été trouvée à Murchison, en Australie, en 1969.
Quelques milligrammes prélevés au cœur de cette chondrite carbonée ont été analysés avec le spectromètre de masse haute résolution du Centre Helmholtz de recherches sur l’environnement, à Munich (Allemagne). Plutôt que de cibler certains composants, Schmitt-Kopplin et ses collègues ont réalisé une analyse très large afin d’identifier le plus de composants possibles.
La météorite de Murchison, comme d’autres chondrite carbonée, a été très étudiée. Elle a l’avantage d’avoir été collectée suffisamment rapidement après sa chute, ce qui limite les risques de contamination sur Terre. De nombreux acides aminés ont déjà été découverts dans cette météorite. Mais le tableau se complexifie: l’équipe de Schmitt-Kopplin a identifié plus de 14.000 arrangements d’atomes différents dans leur petit échantillon. Ce qui signifie que des dizaines de milliers de composés organiques différents pourraient être présents dans la météorite.
Ces résultats, publiés dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, suggèrent que la diversité moléculaire de l’univers, notamment lors de la formation du système solaire, était beaucoup plus importante que sur Terre.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/espace/20100216.OBS7169/_letonnante_diversite_chimique_dune_meteorite.html