Salut
Les papillons monarques se nourrissent de feuilles qui sont bonnes pour leur santé et les femelles seraient capables de choisir le meilleur plant pour leurs futures chenilles!
Célèbres pour leurs migrations saisonnières de quelque 3.000 kilomètres entre l’Amérique du Nord et le Mexique, les papillons monarques ne sont pas seulement étonnants pour leur capacité d’orientation. Ils ont aussi une pharmacopée très intéressante, selon des biologistes en entomologistes de l’université Emory (États-Unis).
La femelle du papillon monarque serait capable de choisir les feuilles où elle dépose ses œufs en fonction de son état de santé et des vertus de la plante ! Telle est la conclusion de l’équipe de Jaap de Roode et Thierry Lefevre.
Les bienfaits de la digitaline
Le monarque se nourrit de plantes de la famille des asclépiades, qui produisent toutes des cardénolides, molécules potentiellement toxiques pour les vertébrés. La plus connue est la digitaline, issue de la digitale pourprée, utilisée en pharmacie pour son action sur le rythme cardiaque.
Les chenilles du monarque ne sont pas sensibles aux cardénolides : en revanche elles les accumulent dans leur organisme pour être toxiques et décourager les prédateurs. Certaines asclépiades contiennent des niveaux élevés de cardénolides et sont donc très toxiques pour les vertébrés, d’autres moins.
Traitement anti-parasitaire
Non contents de bâtir leurs défenses avec ces molécules toxiques, les papillons s’en servent pour se soigner, affirme de Roode.
Les monarques sont en effet souvent infestés par un parasite (Ophryocystis elektroscirrha) qui se logent dans les intestins des chenilles et qui persistent chez le papillon adulte. Si la femelle transmet l’infection lorsqu’elle dépose ses œufs, la mortalité est élevée au moment de l’éclosion.
Les chercheurs d’Emery ont d’abord montré que les espèces d’asclépiades contenant le plus de molécules toxiques réduisent les infections parasitaires chez les monarques.
Allant plus loin, ils ont observé les choix des femelles devant pondre leurs œufs. Les femelles parasitées préfèrent opter pour une asclépiade à teneur élevée en cardénolides, ont constaté les chercheurs. Elles chercheraient donc la plante les mieux à même de soigner leur descendance !
Ces travaux ont été publiés dans la revue Ecology Letters (6 octobre 2010).
http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/nature-environnement/20101012.OBS1179/les-papillons-se-soignent-par-les-plantes.html