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Grâce au Very Large Telescope de l’ESO, des chercheurs au CNRS ont pu déterminer la la distance de la galaxie la plus éloignée jamais observée à ce jour. Ils ont constaté que l'Univers au moment de l'émission observée de la galaxie avait 600 millions d'années environ.
Moins d’un milliard d'années après le Big-Bang, l'Univers n'était pas entièrement transparent : il était alors rempli d'un brouillard d'hydrogène qui avait pour particularité d'absorber le rayonnement ultraviolet émis par les toutes jeunes galaxies. Mais il s’est soudainement éclairci, une phase appelée re-ionisation, passant du stade d'« âge sombre » à celui d'Univers transparent, c'est-à-dire lumineux.
La galaxie UDFy-38135539 est contemporaine de cette période comme le prouve une étude réalisée par des scientifiques du CNRS et publiée dans la revue Nature. « Utilisant le Very Large Telescope de l'ESO, nous avons confirmé qu'une galaxie repérée plus tôt avec le télescope spatial Hubble était l'objet le plus lointain dans l'Univers, jamais observé jusqu'à présent », déclare Matt Lehnert, chercheur au Laboratoire « Galaxies, étoiles, physique, instrumentation » et premier auteur de l'article. Un travail de fourmi qui a nécessité une observation de seize heures et plus de deux mois de calculs complexes pour analyser les données.
Située à un peu plus de 13 milliards d’années-lumière ce qui correspond à une époque où l’Univers avait environ 600 millions d’années UDFy-38135539 est « une des galaxies ayant percé le brouillard qui remplissait l'Univers depuis le Big Bang » explique Nicole Nesvadba qui travaille à l'Institut d'astrophysique spatiale.
Ce très lointain objet était d’ailleurs quelque peu faiblard, une galaxie trop peu lumineuse pour faire le boulot toute seule. Les chercheurs suspectent donc que d’autres galaxies, probablement plus faibles, moins massives et proches d'UDFy-38135539, ont participé à ce nettoyage stellaire.
Cette découverte marquera très certainement le petit monde des astrophysiciens par son aspect sympbolique. C’est également le reflet de ce que les télescopes actuels peuvent faire de mieux. « L’étude de l'ère de la réionisation et de la formation des galaxies pousse au maximum de leurs possibilités les télescopes et les instruments existant, ce type de problématique scientifique pourra être pleinement abordé avec les très grands instruments de l'avenir » conclut Jean-Gabriel Cuby du Laboratoire d'astrophysique de Marseille.
http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/espace/20101020.OBS1564/l-objet-le-plus-eloigne-de-l-univers.html