Emmanuel de Martonne, né à Chabris (Indre) le 1er avril 1873 et mort à Sceaux le 24 juillet 1955 est un géographe français.
Nommé à l'université de Rennes en 1899, puis à Lyon en 1905, il obtient un poste à la Sorbonne en 1909. La même année, il fait paraître un Traité de géographie physique qui connaît un grand succès (nombreuses rééditions, rédaction d'un Abrégé également réédité) et consacre son autorité en géographie physique. Féru de géomorphologie et de climatologie, il est célèbre pour ses indices d'évapotranspiration potentielle, utilisés aujourd'hui par les botanistes et les agronomes. Il invente le concept de « diagonale aride » regroupant les différents milieux secs échelonnés en latitude et en longitude et dont les mécanismes responsables des degrés d'aridité se combinent (on lui préfère aujourd'hui le concept de « diagonale sèche »)[1]. Il est enfin l'auteur du volume sur la géographie physique de la France dans la Géographie universelle (1942).
Il s'intéresse toujours à l'Europe centrale et, à ce titre, il participe aux travaux de la conférence de la Paix, en 1919, participant aux travaux de quatre commissions (commission des affaires roumaines et yougoslaves ainsi que sa sous commissions, commission des affaires polonaises ainsi que sa sous-commission, commissions réunies des affaires tchécoslovaques et des affaires polonaises, Comité central des questions territoriales). Il fut également le Secrétaire du Comité d'études fondé par Aristide Briand en 1917. Durant les travaux, il insiste pour que les frontières tiennent compte non seulement des regroupements ethniques (selon le principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes), mais également, d'un point de vue plus matériel, des infrastructures du territoire : c'est ce qu'il nomme le « principe de viabilité ». C'est ainsi qu'à l'encontre des délégués américains et italiens, Martonne obtient que la frontière terrestre entre la Hongrie et la Roumanie longe et englobe côté roumain une ligne de chemin de fer reliant les villes de Timişoara, Arad, Oradea et Satu Mare (et aussi la Yougoslavie à la Tchécoslovaquie), malgré la présence de nombreuses "poches" à majorité hongroise sur le tracé. Il contribue de beaucoup au dessin des frontières de l'entre-deux-guerres, dont certaines sont toujours d'actualité. Il est l'auteur des deux volumes de la Géographie universelle consacrés à l'Europe centrale (1930 et 1931).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Emmanuel_de_Martonne#G.C3.A9ographe.2C_climatologue_et_traceur_de_fronti.C3.A8res