Salut
Le moteur Vinci de l’Agence spatiale européenne doit permettre d’augmenter la performance d’Ariane 5, qui passera ainsi de 10 tonnes à 12 tonnes. Ce moteur, dont les étapes de développement ont jusque-là été franchies avec succès, pose un certain nombre de problèmes... et il n’est pas certain qu’Arianespace en ait vraiment besoin.
Snecma (du Groupe Safran) expose au Salon du Bourget le moteur spatial Vinci qu’utilisera l’étage supérieur d’Ariane 5ME vers 2016, qui fera passer la performance du lanceur de 10 à 12 tonnes. Par rapport au moteur Hm7B de l’étage ECA d’Ariane 5 (10 tonnes), Vinci représente pour l’Europe une nouvelle génération de moteur d’étage supérieur cryotechnique pour lanceurs spatiaux. Équipé d’un divergent déployable, il a également la particularité d'être réallumable en vol, jusqu’à cinq fois, grâce à un allumeur électrique.
Au 1er juin 2011, cinquante-cinq essais de moteur ont déjà été réalisés pour une durée totale d’environ 12.000 secondes. Le troisième moteur de développement a cumulé près de 6.300 secondes de fonctionnement en conditions opérationnelles de vol, c’est-à-dire environ neuf fois la durée en vol.
Quel avenir pour ce moteur ?
Cependant, l’avenir de ce moteur s’inscrit en pointillé. Malgré des essais très prometteurs, l’Agence spatiale européenne n’a toujours pas donné son feu vert au développement d’Ariane 5ME. Une décision est attendue lors de la ministérielle de l’Esa qui se tiendra en 2012. Il n’est pas certain qu’Arianespace ait besoin d’un lanceur de cette capacité. Comme nous l’a expliqué Jean-Jacques Dordain, directeur général de l'Esa, la décision de lancer le développement de l’étage se fera si on « a démontré qu’en investissant dans ce lanceur (Ariane 5 ME) on améliore la compétitivité d’Arianespace sur le marché des lancements de satellites ouvert à la concurrence ». De son côté, le constructeur affirme que le moteur coûtera 20 % moins cher que l'actuel ECA.
Dernier point à prendre en compte, ce moteur pourrait être adapté aux besoins d'autres étages supérieurs, voire ceux de véhicules orbitaux. D'ailleurs, certains concepts de lanceurs en lice pour devenir le lanceur de nouvelle génération à l’horizon 2025, prévoient de l'utiliser.
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