Salut
Un nouveau scanner haute performance a été officiellement inauguré lundi 12 septembre au Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Cet équipement, baptisé AST-RX, offre la possibilité de percer les secrets intimes des fossiles ou des minéraux sans les toucher !
Contrairement à ce que son nom suggère, AST-RX n’a rien d’un petit village résistant à l’envahisseur et au changement mais représente au contraire l’occasion pour le Muséum national d’histoire naturelle et le CNRS de rivaliser avec les autres laboratoires au niveau international. Cette plate-forme baptisée AST-RX pour Accès Scientifique à la Tomographie à Rayons X, permettra aux chercheurs de disposer d’un instrument de pointe pour l’exploration de fossiles, de coquillages, de météorites, d’insectes conservés dans l’ambre, etc… Ce scanner permet de voir la structure interne d’un échantillon avec une grande précision.
C’est ainsi qu’une équipe du Muséum de Paris (MNHN) avait par exemple découvert le cerveau d’un poisson cartilagineux qui vivait il y a 300 millions d’années !! Les exemples d’utilisation de la tomographie sont légion : cette technique de découpe virtuelle d’un échantillon offre à de nombreux chercheurs la possibilité de voir à l’intérieur de leur objet d’étude sans y toucher. Ils peuvent l’étudier en coupes ainsi qu’en modèles virtuels reconstitués en 3D. Jusqu’à présent, les équipes du MNHN ou du CNRS devaient faire appel à des prestataires extérieurs pour bénéficier de ces équipements.
AST-RX abrite un microtomographe axial à rayons X conventionnel. Les rayons X balaient l’échantillon : comme les tissus n’absorbent pas tous de la même façon ces rayons (les matériaux denses en absorbant plus), les différentes matières apparaissent nettement. Les images sont acquises sur plusieurs plans, à 360°, grâce à un plateau rotatif. Les structures internes sont ainsi révélées. Le traitement informatique des données permet ensuite de visualiser l’objet en coupes ou en 3D. Le coût du scanner est de 876.000 euros. Il a été financé par le MNHN, le Conseil Régional d’Ile-de-France, la Fondation Simone et Cino del Duca - Institut de France et le CNRS.
De nombreux fossiles sont encore en partie prisonniers de leur gangue rocheuse : le scanner permet de dégager virtuellement cette gangue et d’obtenir la forme exacte et précise du fossile, y compris de l’intérieur. Pour l’étude des hominidés, cette technique autorise désormais la reconstitution de la forme du cerveau, grâce aux traces laissées par l’encéphale à l’intérieur de la boîte crânienne (lire Le cerveau de l’homme moderne se recroqueville). Le scanner permet aussi une sauvegarde des collections sous forme numérique.
http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/fondamental/20110912.OBS0221/ast-rx-le-nouvel-explorateur-des-sciences-naturelles.html