Salut
L’Europe s’est dotée d’une législation unique au monde sur le contrôle des composés chimiques présents dans de nombreux produits de la vie courante. Alors que les études montrant la nocivité de certains produits chimiques pour l’environnement et pour la santé s’accumulent au fil des années, la très grande majorité de ces produits n’a jamais été testée avant d’être commercialisée. C’est à cela que le règlement REACH adopté aujourd’hui en seconde –et dernière- lecture au Parlement européen, veut mettre fin.
Il existe environ 100.000 produits chimiques introduits avant 1981 qui n’ont pas été testés. Depuis 1981, les 4.300 produits mis sur le marché européen ont fait l’objet de tests. Le but de REACH (Registration, Evaluation and Authorisation of Chemicals) est de passer au crible 30.000 produits jugés hasardeux pour la santé ou l’environnement. Certains sont soupçonnés d’augmenter le risque de cancers, de provoquer des allergies ou de porter atteinte à la fertilité humaine.
Il incombe désormais à l’industrie de réaliser et de financer les tests de toxicité des produits chimiques alors que jusqu’à présent ces études étaient menées par des laboratoires publics. L’autre principe fixé par REACH qui suscite l’hostilité de l’industrie chimique est la substitution des substances les plus dangereuses. Mis en avant par le Parlement en 2005, le principe de substitution a été adouci par les ministres du Conseil européen avant de revenir entre les mains des députés. Les deux entités sont parvenus à une solution intermédiaire début décembre qui permet le maintien de produits dangereux lorsqu’il n’y a pas d’alternative existante, à condition que les risques soient "valablement maîtrisés". Les fabricants devront présenter un plan de substitution. Cette formule ne satisfait pas les organisations de défense de l’environnement.
Evoqué pour la première fois en 2001 par la Commission européenne, le projet de réglementation des produits chimiques a fait l’objet d’intenses campagnes et de lobbying acharné. L’industrie chimique, rapports en main, a annoncé un coût faramineux et des milliers de licenciements en Europe. Les organisations écologistes, comme Greenpeace et WWF, ont elles bataillé pour que le projet aboutissent, sensibilisant l’opinion à l’impact des produits chimiques, allant jusqu’à tester le sang d’eurodéputés et de ministres pour montrer la présence de molécules chimiques dans leur sang.
Le règlement REACH entrera en vigueur en juin 2007.
source http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/