Salut
Cent vingt ans après la première édition et pour la première fois depuis les années cinquante, 2007 sera l’occasion de célébrer la quatrième Année polaire internationale (API). Cette nouvelle API permettra d’organiser des campagnes internationales de grande envergure, capables de faire franchir de nouvelles étapes à la recherche polaire. Ces campagnes se dérouleront tant dans l’hémisphère nord que dans l’hémisphère sud et participeront à démontrer le rôle moteur que jouent les régions polaires vis-à-vis du reste de la planète.
A partir du mois de Mars 2007, des dizaines de spécialistes, appartenant à une soixantaine de pays différents, scruteront les glaces des régions polaires. La collecte des données s’étalera en fait sur deux années jusqu’en mars 2009, ce qui permettra de mettre en œuvre des séries de mesure à différentes saisons et notamment durant deux périodes d'été au pôle Nord comme au pôle Sud. En Arctique, les scientifiques profiteront de l’expérience des quelques 150 000 Inuits qui peuplent une vaste contrée incluant l’Alaska, le Canada, le Groenland, la Scandinavie et la Russie. En effet, ces derniers participeront aux différentes missions et l’un des buts de cette API sera de faire profiter les populations locales des bénéfices engendrés par ces recherches.
Cette nouvelle API se tiendra dans un contexte particulier, marqué par le dérèglement climatique et le réchauffement planétaire. Les spécialistes considèrent que l’Arctique représente le « baromètre » de la planète. L’observation des pôles fournira un outil pour modéliser les changements climatiques à cinq et peut-être à vingt ans. Plus de 400 millions d’euros seront injectés dans l’API ce qui fera évoluer considérablement la connaissance de ces mondes et plus généralement de la planète.
Les précédentes éditions ont toutes entrainé des progrès majeurs. Lors de la première API, en 1882-1883, douze pays se sont réunis pour organiser treize expéditions en Arctique et deux en Antarctique. C’est à cette occasion, par exemple, que les américains établirent leur base à Barrow, le long de la côte nord de l’Alaska. La deuxième API fut initiée pour étudier spécifiquement les implications, au niveau mondial, du Jet Stream récemment découvert. Des avancées significatives furent alors obtenues dans les domaines de la météorologie, le magnétisme, les sciences atmosphériques et ionosphériques. La dernière API a été à l'origine de la signature du Traité de l'Antarctique en 1961, puis de l’adhésion au Protocole de Madrid pour la protection de cet environnement exceptionnel en 1991.
source http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/