La nébuleuse de la Tarentule (également connue sous le nom de 30 Doradus, ou NGC 2070) est une région HII dans le Grand Nuage de Magellan. Initialement, on pensait qu'il s'agissait d'une étoile (d'où la dénomination désuète de 30 Doradus dans la classification de Flamsteed), mais en 1751 Nicolas Louis de Lacaille a pu identifier sa nature nébuleuse. Elle se situe à 160 000 années-lumière de la terre. Le taux de naissance d'étoiles y est plus élevé qu'en n'importe quelle région de notre Galaxie.
La nébuleuse de la Tarentule, d'une magnitude apparente totale voisine de 5, est aisément visible à l'œil nu (hors de la pollution lumineuse des villes) comme une condensation petite et brillante en périphérie immédiate du Grand Nuage de Magellan. Si elle apparaît légèrement moins brillante et moins étendue que la célèbre nébuleuse d'Orion, les distances respectives de ces deux régions HII par rapport à un observateur terrestre sont sans commune mesure. En effet, la nébuleuse d'Orion est environ 100 fois plus proche – 1 600 années-lumière. Intrinsèquement, la Tarentule est donc considérablement plus vaste, lumineuse et massive. Abstraction faite de l'absorption interstellaire, si elle se trouvait aussi proche de nous que la nébuleuse d'Orion, alors elle nous apparaîtrait deux fois plus étendue que le chariot de la Grande Ourse pour une luminosité perçue totale équivalente à celle de Vénus à son maximum (gain de dix magnitudes environ). Il s'agit en réalité de la région HII connue la plus active du Groupe local, et aussi l'une des plus étendues avec NGC 604, dans la galaxie du Triangle.
En son centre, un ensemble extrêmement compact d'étoiles chaudes produit la majeure partie du rayonnement ultraviolet qui ionise le gaz environnant et rend la nébuleuse visible. L'amas d'étoiles correspondant porte la dénomination R136a, mais il existe également d'autres amas dispersés comme Hodge 301.
Il semblerait que des scientifiques aient découvert, au 21 juillet 2010, à l'intérieur de cette nébuleuse de la Tarentule, ce qui semble être la plus grosse étoile de l'univers jamais observée à cet instant : 265 fois la masse du Soleil, un million de fois plus brillante et d'une température sept fois plus élevée. R136a1 détrônerait alors VY Canis Majoris. Les découvreurs de cette étoile n'excluent pas la possibilité que cet astre ne soit pas en réalité un « nid d'étoiles ». Jusqu'à présent, il était généralement admis qu'un astre ne pouvait dépasser environ 150 fois la masse du Soleil. S'il est prouvé que cette étoile est bien un corps unique, cela remettra en cause les théories actuelles en la matière. Pour vérifier ce point, le télescope spatial Hubble devrait être prochainement mis à contribution.
La lueur rougeâtre de la nébuleuse de la Tarentule est due à ce que les astronomes appellent l'excitation de l'hydrogène. Le gaz est excité par les puissants rayonnements lumineux émanant d'étoiles géantes. Celles-ci brûlent leur combustible nucléaire avec une telle intensité qu'elles l'épuisent en seulement quelques millions d'années (le même processus prend des milliards d'années chez des étoiles plus modestes, comme notre soleil). Puis elles explosent en supernovae. Une géante bleue de la nébuleuse de la Tarentule qui s'est transformée en supernova a capté l'attention des astronomes du monde entier, le 23 février 1987. Et, depuis, ils continuent à observer ses rémanents.
La supernova la plus proche à avoir été observée depuis l'invention du télescope, SN 1987A, s'est produite non loin de la nébuleuse de la Tarentule.
http://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9buleuse_de_la_Tarentule