Salut
Les orangs-outans sont capables de communiquer par gestes et peuvent lorsqu’ils s’estiment mal compris, modifier leurs mimiques afin d’être mieux perçus.
Tout le monde s’est un jour gentiment moqué d’une personne dans la rue, portable collé à l’oreille, en train d’agiter les mains comme si elle était en face de son interlocuteur. C’est que même après l’acquisition du langage, les gestes font encore partie intégrante de la communication humaine. Beaucoup de singes utilisent aussi des postures pour communiquer entre eux mais aussi en face d’autres humains.
C’est souvent d’ailleurs quand ils sont en quête de nourriture que nos cousins multiplient les mouvements comme l’a déjà prouvé une étude sur les chimpanzés menée en 2005 par William Hopkins. Cette fois deux primatologues, Erica Cartmill et richard Byrne, se sont penchés sur les orangs-outans (Pongo pygmaeus) pour voir s’ils adoptaient le même comportement.
Ils ont étudié six animaux (trois au zoo de Twycross, en Angleterre et trois dans la réserve de Durell, à Jersey). En face de chacun des singes ils ont disposé deux assiettes de nourriture, l’une garnie de leur aliment favori (pain et banane) et l’autre de nourriture qu’ils apprécient peu (céleri et poireau). Ensuite ils ont demandé à un garde de s’asseoir devant la cage et d’attendre 30 secondes avant de les nourrir. Durant ce temps, les orangs-outans ont multiplié les appels en retroussant les babines, en agitant les doigts, en frappant sur les barreaux et même en crachant. Le garde leur a alors donné a mangé soit le contenu de la bonne assiette, soit juste une moitié soit la mauvaise pitance.
Quand les orangs-outans ont obtenu ce qu’ils désiraient, ils se sont alors calmé et ont dégusté leur plat. Lorsqu’ils n’avaient droit qu’à la moitié de la bonne assiette, ils ont continué de s’agiter en utilisant 60% des gestes précédemment employés jusqu’à obtenir satisfaction. Par contre, si on leur sert quelque chose qu’ils n’aiment pas, ils ne reproduisent que 10% des mêmes gestes et tentent d’élaborer de nouvelles figures.
Cartmill et Byrne estiment que les orangs-outans pouvaient distinguer quand ils étaient totalement compris (assiette pleine), partiellement compris (moitié de repas) ou pas du tout (nourriture non conforme) et modifiaient leurs attitudes en conséquence. Ils comparent ce comportement à un jeu de mime, quand les joueurs affinent leurs gestes lorsqu’ils voient que la personne devant deviner l’objet du mime est proche de la vérité mais changent complètement de signes si le partenaire ne comprend rien. Puisque les singes en sont aussi capables, la gestuelle a peut être pu faire partie d’une communication pré-linguistique qui a conduit l’Homme sur la route du langage.
source http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/