Des expériences extracorporelles ?

Salut

D’où vient la conscience que nous avons de notre propre corps, intimement liée à la conscience de soi ? Pour mieux comprendre ces questions fondamentales, des chercheurs essaient de reproduire les expériences extracorporelles.

Comment, en laboratoire, amener des volontaires à "sortir de leur corps", sans leur donner de stupéfiants ou déclencher une crise d’épilepsie ? Deux expériences menées indépendamment, en Suisse et en Suède, apportent une solution. Grâce à la réalité virtuelle, il est possible de montrer à un quelqu’un son propre corps et de créer une confusion sur sa localisation réelle, autrement dit de perturber la conscience de son propre corps, expliquent deux articles publiés aujourd’hui dans la revue Science.

Longtemps confinées à la littérature fantastique ou au cercle du paranormal, les expériences extracorporelles ont intrigué les chercheurs en neurosciences. Un dysfonctionnement cérébral, lié à une attaque ou à la prise de drogues, provoque chez certaines personnes l’impression de voir leur propre corps sans faire partie de ce corps, tout en étant éveillées et conscientes. L’unité entre le corps et le "soi" est rompue. En étudiant ces situations exceptionnelles, les scientifiques cherchent à comprendre les bases neurobiologiques de la conscience de soi.

Henrik Ehrsson (Institut Karolinska, Suède) et l’équipe d’Olaf Blanke (Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, Suisse) ont, chacun de leur côté, utilisé des lunettes vidéo pour projeter devant les yeux des volontaires l’image de leur propre corps vu de derrière. Pour créer une confusion, les chercheurs ont touché les personnes dans le dos, par exemple, puis les ont interrogées sur leurs sensations. Lorsque le toucher réel était synchronisé avec l’image de l’objet en train de toucher leur corps, les personnes imputaient la sensation à l’objet qu’elles voyaient. Cela signifie que la localisation du soi n’est plus strictement dans les limites du corps, expliquent les chercheurs.

Lorsque l’image projetée n’était plus leur propre corps mais la simple représentation d’un corps ou un objet, les volontaires ne ressentaient pas la même dissociation, relate Blanke et ses collègues.

Les sensations obtenues en laboratoire ne sont pas aussi fortes que les expériences extracorporelles réelles. Certains participants ont jugé l’expérience étrange, bizarre, voire dérangeante, mais aucun n’a eu la sensation de totalement sortir de son corps, explique Olaf Blanke. Quoi qu’il en soit, la réalité virtuelle combinée au toucher crée des perturbations sensorielles et offrent aux chercheurs de nouvelles possibilités pour étudier la conscience que chacun a de son corps.

Pour Henrik Ehrsson, la vision est essentielle à cette conscience : nous situons notre "moi" là où est notre regard, estime ce chercheur. «Video ergo sum» (je vois donc je suis) résument Blanke et ses coauteurs dans le titre de leur article.

source http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/

je ne vois pas trop l'intérêt de telles expériences ....

Salut

La science n'a d'intéret que de chercher à comprendre le pourquoi du comment. Certaines études peuvent sembler un peu bizare, mais elles ont le mérite d'être réalisé. Là, nous en apprenons un peu plus sur les phénomènes que certains éprouvent, à savoir les sensations de sortie extracorporelles. Un pas de plus où la science triomphe des croyances arbitraires sur le "paranormal".

oui, je suis assez d'accord avec ce que dit clavius, en reformulant: un pas de plus où la science confirme certaines hypothèses données sur le paranormal.

Salut

Ne modifie pas mes paroles et ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit ! La science ne prouve pas ici une hypothèse paranormale, mais tout l'inverse au contraire. Relis bien l'article.

je sais bien que ces expériences nous servent à mieux comprendre certains phénomènes.
Mais, vous allez certainement me trouver "bizarre", pourquoi chercher à tout comprendre ?

Salut

Pourquoi aller à l'école ? Pourquoi apprendre plein de choses ? Pourquoi connaître le nom des étoiles, des fleurs, des nuages ? Pourquoi vivre ? Si tu cherches un but capable de répondre à ces questions, alors tu obtiendras peut être un prix Nobel
En fait, il n'y a ni but, ni raison à tout cela. ça fait partie de notre culture, je dirais même dans notre instinct. L'humain est curieux de nature, il n'aime pas rester devant des questions sans réponse. L'intelligence et le savoir est notre meilleur outil afin d'assurer la survie de notre espéce. Donc, plus nous saurons de choses, plus nos connaissances seront grandes, plus nous serons "puissants".

"Et quelle est l'utilité de l'utilité ?" Lessing (si je me souviens bien)

À méditer.

Bonjour,

Par rapport au pourquoi l'homme essaie de tout comprendre, c'est pour se rassurer aussi. Clavius je ne dis po que tu as tord, j'ajoute seulement un élément de réponse. Pour moi, l'être humain peut être angoissé devant l'inconnu, devant les choses qu'il ne comprend pas, c'est pourquoi il essaie de l'expliquer. Et comme la science (dans le sens physique, chimique...) est censé représenter quelque chose de sur, et qu'on peut difficilement contre dire, l'homme se repose sur elle... Y parait que c'est beaucoup plus rassurant de se dire que c'est chimique, biologique... qu'autre chose...

Mais faut faire attention avec la science, quand elle sort de son domaine elle risque l'erreur... mais ça c'est encore autre chose

ce que dit clavius est plutot vrai!

En résumé, les neurosciences tentent d'expliquer les fonctions cérébrales qui régissent la conscience de notre individualité, de notre identité, de la conscience de soi. Les neurosciences cherchent à explorer les altérations de la conscience par l'observation de l'activité cérébrale.

Ce n'est pas parce que des individus prétendent "sortir de leur corps" ou "percevoir d'autres mondes" que cela signifie que leur perception ait une réalité objective et réelle. Ici, les neurosciences cherchent à comprendre objectivement le fonctionnement de la perception subjective d'une sensorialité altérée. Il n'y est nullement question de confirmation ou d'infirmation d'une quelconque réalité objective de choses paranormales.

Les perceptions sensorielles sont parfois associées à des troubles fonctionnels, par maladie, par intoxication chimique ou par traumatisme, et peuvent conduire facilement à des interprétations fantaisistes trop précipitées.

Autrefois, les chamanes prenaient des drogues extraites de plantes pour avoir des "états seconds" de conscience, et c'est la source de leurs mythologies. Il ne faut pas prendre des rêves (ou des raves) pour des réalités !

Quand les schizophrènes entendent des voix, ce n'est pas une faculté paranormale et extrasensorielle, c'est parce que ces personnes nécessitent des soins médicaux. En clair, prendre des médicaments neuroleptiques ne détruisent pas les "mondes parallèles", mais ne font que tenter de réparer une altération cérébrale.

Je ne comprends pas pourquoi certains cherchent toujours à faire une interprétation mystique ou magique de phénomènes étudiés par la science, c'est aberrant. Pour moi, les explications inspirées de l'imaginaire fantastique sont loin d'être rassurantes, c'est même plutôt inquiétant, comparé aux choses encore inexpliquées par la science... L'acceptation du mystère est moins inquiétante, moins angoissante, que les interprétations délirantes, c'est mon point de vue.

Je constate que derrière l'angoisse liée au mystère, les gens ont peur du rôle très important du hasard dans les phénomènes naturels (dont la chimie dans l'univers, et l'évolutionnisme biologique et génétique). Notons que plusieurs pseudo-sciences et autres croyances reposent sur des doctrines plutôt déterministes (astrologie, créationnisme...).
En effet, les croyances cherchent à nier le hasard, car celui-ci est la source de l'angoisse. Ce hasard, on le retrouve dans les maths probabilistes, la physique statistique, la thermodynamique chimique, la mécanique quantique, l'évolutionnisme de Darwin...

Il faut dépasser l'angoisse et considérer le hasard comme un fait et non comme une peur.