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La mission spatiale BIOMASS, conçue pour mesurer de façon répétitive la biomasse forestière à l'échelle mondiale, vient d’être acceptée par l’Agence spatiale européenne (ESA). Elle sera lancée à la fin de la décennie, en tant que 7e Earth Explorer de l’agence. À l’origine de ce projet, le Centre d’études spatiales de la biosphère (CESBIO/OMP, CNRS / UPS / IRD / CNES) se prépare, aux côtés de nombreux autres laboratoires français et étrangers, à suivre les stocks et flux de carbone à l’échelle planétaire.
Candidate en 2005 au programme "Earth Explorer core missions" de l’ESA parmi 24 autres projets, la mission BIOMASS a été retenue, en mars 2013 lors d’un sommet à Graz en Autriche, par le Comité de conseil pour les sciences de la Terre de l’ESA (ESAC) comme le projet le plus pertinent techniquement et scientifiquement parmi les trois missions candidates encore en piste. Cette recommandation a ensuite été ratifiée, le 7 mai à Svalbard en Norvège, par le Comité du programme d’observation de la Terre de l’ESA comprenant des représentants des vingt Etats membres de l’agence. Cette sélection est une reconnaissance des efforts de l’ensemble des équipes qui ont travaillé sur la mission depuis 2006.
Après SMOS lancé en 2009, BIOMASS est la deuxième mission Earth Explorer initiée par le CESBIO.
La biomasse forestière est une information capitale pour l’étude du cycle du carbone mais difficile à mesurer à l’échelle globale. La mission BIOMASS permettra de relever ce défi en fournissant une cartographie bi-annuelle de la biomasse des forêts à l'échelle mondiale. Celle-ci permettra d’améliorer les estimations des stocks et flux de carbone des écosystèmes forestiers, en particulier pour les régions tropicales actuellement les plus critiques vis-à-vis du bilan de carbone du fait notamment de la déforestation, et ainsi de mieux comprendre le rôle des puits et sources de carbone dans le changement climatique. BIOMASS devrait également ouvrir des perspectives d’exploration de la structure du sous-sol terrestre, notamment pour les surfaces arides, englacées ou gelées en permanence (pergélisol).
Pour cela, BIOMASS emportera un radar à synthèse d’ouverture (SAR) à basse fréquence (bande P, fréquence de 435 MHz et longueur d’onde de 69 cm), un instrument encore jamais mis en orbite qui permettra de suivre la biomasse forestière avec une résolution de l’ordre de 50 à 100 mètres. Tout aussi novateur, la mission donnera lieu aux premières images spatiales bande P interférométriques mais aussi tomographiques, permettant de caractériser la structure 3D des forêts.
Plusieurs centres de recherche en Europe ont contribué à la conception et au développement de la mission au côté de l’ESA : en France, le CESBIO et le laboratoire Évolution et diversité biologique à Toulouse ; au Royaume-Uni, les Universités de Sheffield et d'Edinburgh ; en Allemagne, le Deutschen zentrums für luft- und raumfahrt ; en Italie, le Politecnico di Milano ; en Suède, le Totalförsvarets forskningsinstitut (FOI, Swedish defence research zgency) ; au Dannemark, la Technical university of Denmark ; aux USA, le California institute of technology et la University of Virginia.
En France, de nombreuses équipes ont reçu un fort soutien du CNES dans le cadre du programme TOSCA (Terre, océanographie, surface continentale et atmosphère) pour contribuer au projet. Outre le Centre d’études spatiales de la biosphère (CESBIO/OMP, CNRS / UPS / IRD / CNES), les laboratoires qui ont été impliqués dans ce projet sont les suivants :
Évolution et diversité biologique (EDB, CNRS / Université Toulouse 3 / École nationale de formation agronomique)
Équipes de l’ONERA-Salon de Provence et ONERA-Toulouse
Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE/IPSL, CNRS / CEA / UVSQ)
Université de Bordeaux 1, Observatoire aquitain des sciences de l’Univers
Institut d'électronique et de télécommunications de Rennes (IETR, Université de Rennes 1 / CNRS / INSA Rennes / Supelec / Université de Nantes)
Botanique et bioinformatique de l'architecture des plantes (AMAP, CIRAD / IRD / CNRS / INRA / Université Montpellier 2)
Électronique, systèmes de communication et microsystèmes (ESYCOM, Université Marne-la-Vallée)
Territoires, environnement, télédétection et information spatiale (TETIS, IRSTEA / CIRAD / Agroparistech)
ESPACE-DEV (IRD, Université Montpellier 2 / Université des Antilles et de la Guyane / Université de la Réunion)
BRGM, Orléans
Institut Fresnel Marseille (Aix Marseille / CNRS / École centrale Marseille)
Géosciences environnement Toulouse (LMTG/OMP, UPS / IRD / CNRS / CNES)
Écologie fonctionnelle et physique de l’environnement (EPHYSE, INRA)
Laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales (LATMOS/IPSL, CNRS / UVSQ / UPMC)
http://www.insu.cnrs.fr/node/4432