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Les espèces chassées, récoltées ou pêchées par l’Homme évoluent à un rythme très rapide, inconnu dans la nature. Sous la pression d’une intense prédation humaine, certaines espèces connaissent des changements de taille ou un avancement de l’âge de la reproduction en seulement quelques générations, ont calculé des chercheurs de l’Université de Californie.
Le cas le plus documenté est celui du cabillaud ou morue franche (Gadus morhua), victime de la surpêche dans les eaux canadiennes et dont les stocks se sont totalement effondrés au début des années 90. La taille de ces poissons a diminué de 20% ces trente dernières années et l’âge de la reproduction a avancé d’un an. Cette rapide adaptation permet littéralement aux cabillauds de passer entre les mailles des filets.
La morue est emblématique d’un phénomène plus large : s’appuyant sur 34 études rapportant les changements observés chez 29 espèces animales ou végétales, le biologiste Chris Darmont a calculé que l’évolution des caractéristiques physiques était 50% plus rapide chez les espèces exploitées par l’être humain que chez les espèces subissant d’autres formes de l’activité humaine (comme la pollution). Comparé à celui des espèces vivant dans des écosystèmes naturels protégés, le taux imposé par la prédation humain est 300% plus rapide*.
En l’état actuel des connaissances, les chercheurs ne peuvent pas déterminer la nature exacte de ces changements. Ils peuvent être le fruit d’une certaine plasticité et facilement réversibles. Ils peuvent être génétiques, avec la transmission des caractères offrant les meilleures chances de survies, et laisser une empreinte durable sur les espèces concernées.
source http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/