Salut
Les enfants qui vivent dans un milieu fortement pollué ont une capacité pulmonaire réduite et risquent plus de souffrir de maladies du système respiratoire à l'âge adulte. C'est ce qui ressort d'une vaste enquête menée par une équipe de l'Université de Californie du Sud menée sur huit ans auprès de 1759 enfants dans 12 communautés de la région de Los Angeles, certaines très polluées, d'autres moins. Les sujets de recherche étaient âgés de 10 à 18 ans, une période où les poumons se développent jusqu'à leur taille maximale.
L'article qui est paru hier dans le New England Journal of Medicine précise qu'environ 8% des enfants vivant dans les quartiers pollués ont une capacité pulmonaire de moins de 80%, comparativement à 1,5% des enfants qui vivent dans des quartiers moins pollués.
La région métropolitaine de Los Angeles affiche le pire bilan en terme de pollution par fines particules. Pour l'étude, les niveaux élevés de dioxyde d'azote, contenant de l'acide nitrique et d'autres acides, et le carbone ont été pris en compte. Les particules les plus minuscules de la suie peuvent pénétrer profondément dans les poumons. L'agence de protection de l'environnement des États-Unis a récemment fixé de nouvelles normes limitant des émissions de telles particules fines, qui mesurent 1/30 de la largeur d'un cheveu humain.
L'étude démontre que la pollution atmosphérique n'a pas le même effet selon les quartiers où les enfants grandissent. Sur huit ans (de 1993 à 2001), la capacité pulmonaire des enfants des quartiers pollués s'est avérée inférieure de 100 millilitres à ceux des quartiers où l'air est plus propre. « Ils ne s'en rendent pas compte car à 18 ans les jeunes sont au sommet de leur capacité pulmonaire », signale l'un des auteurs de l'étude, James Gauderman, professeur de médecine préventive de l'université californienne. Mais, rajoute-t-il, cela peut se traduire en problèmes pulmonaires à l'âge de 40 ou 50 ans.
Les résultats de cette recherche, présentée par Associated press comme la plus vaste du genre, sont d'autant plus inquiétants qu'ils suggèrent un effet cumulatif des effets de la pollution. Les résultats d'une première partie de l'étude avaient été annoncés en 2000 et il s'avère qu'aucun des enfants ayant montré des signes inquiétants à cette époque a vu sa capacité pulmonaire s'améliorer.
L'étude va se poursuivre au cours des prochaines années afin de préciser la nature des problèmes pulmonaires subis par les enfants de la pollution.