Salut
L’Agence française de sécurité sanitaire vient de rendre son avis sur le Bisphénol A, un perturbateur endocrinien présent dans les emballages plastiques. L'agence ne conclut pas sur les risques posés par le BPA, mais relève des "signaux d’alerte".
Sans exclure totalement le risque pour la santé humaine liée au Bisphénol A, l’Agence française de sécurité sanitaire (Afssa) ne demande pas de mesures particulières pour limiter l’exposition à cette substance. L’agence reste prudente en attendant d’acquérir plus de données sur cette question, comme l’indique l’avis rendu public ce vendredi.
Contenu dans certains plastiques à usage alimentaire, comme les biberons ou les emballages, le Bisphénol A (BPA) est une molécule de synthèse qui imite l’action d’une hormone naturelle, l’œstradiol. Reconnu comme un perturbateur du système endocrinien, le BPA suscite des craintes : lorsqu’un plastique en contenant est chauffé, il laisse s’échapper la molécule dans le liquide (ou autres aliments) qu’il contient.
De précédents avis rendus en 2008 par les autorités sanitaires en Europe ou aux États-Unis concluaient qu’il n’y avait de risque pour le consommateur lié au BPA –une molécule présente dans notre environnement depuis les années 60. Cependant, de nouvelles publications ont conduit les autorités à revoir leurs avis.
L’Afssa conclut aujourd’hui que ces études ne suffisent pas pour remettre en cause les précédentes conclusions. Elle ne néglige pas pour autant ces «signaux d’alerte». L’Afssa relève en effet que des «effets subtils, observés en particulier sur le comportement après une exposition in utero et pendant les premiers mois de vie chez de jeunes rats» justifient qu’elle poursuive son expertise.
En l’état des connaissances, l’Afssa émet deux recommandations principales :
- acquérir plus de données en France sur la présence de BPA dans le lait maternel, dans les laits maternisés et chez le nourrisson ; identifier d’autres sources éventuelles de BPA (eaux, poussières…)
- mettre au point rapidement une méthode de détection de la toxicité potentielle du BPA chez l’homme à faible dose.
Aux États-Unis, la FDA (Food and Drug Administration) a rendu un avis assez similaire à la mi-janvier. Sans conclure sur la dangerosité du Bisphénol A, l’autorité sanitaire américaine recommande d’appliquer le principe de précaution et de prendre des mesures pour réduire l’exposition globale au BPA via les aliments.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/sante/20100205.OBS6030/lafssa_prudente_sur_le_dossier_du_bisphenol_a.html