Salut
Auguste Le Prévost, né à Bernay le 3 juin 1787 et mort à La Vaupalière le 14 juillet 1859, est un géologue, philologue, archéologue et historien français.
En même temps qu’il effectue de solides études classiques et de droit, Auguste Le Prévost se passionne pour l’histoire et l’archéologie, ce qui le conduit à apprendre, outre le latin et le grec, l’anglais, l’italien, l’allemand, le suédois, l’hébreu et le sanscrit. Son savoir encyclopédique, et la méthode rigoureuse et critique qu’il applique à ses recherches, en font incontestablement un novateur en son temps. Également à l’origine, avec son ami, le caennais Arcisse de Caumont, des recherches sur l’architecture romane et gothique en Normandie et en France, il a cofondé, en 1824, avec ce dernier, Charles de Gerville et l’abbé Gervais de La Rue, la Société des antiquaires de Normandie, véritable « école en mouvement de spécialistes de l’architecture » (Noell[1]). L’Académie de Rouen lui ayant ouvert ses portes en 1813, il présidera ensuite, à diverses reprises, les sociétés savantes de la Seine-Inférieure et de l’Eure. Il sera reçu à l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1838.
Nommé sous-préfet de Bernay en août 1814, il est révoqué en novembre 1815.
Passionné d’histoire normande, il publie l’œuvre en cinq volumes du chroniqueur normand Orderic Vital. Parmi de nombreuses communications scientifiques, il manifeste son éclectisme en signant un Discours sur la poésie romantique (1825).
En 1830, il publie deux séries de notes détaillées sur l’importante découverte d’orfèvrerie gallo-romaine à Berthouville (Eure) - « le trésor de Berthouville » -, fabuleuse collection d’objets figurant aujourd’hui parmi les pièces les plus précieuses du cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale. Il est à l’origine de la restauration du Parlement de Rouen et de la conservation du théâtre romain de Lillebonne.
En 1831, il entame une carrière politique en se faisant élire conseiller général de Bernay, puis député en 1834. Il sera constamment réélu jusqu’en 1848. Ce fidèle orléaniste voit alors disparaître le régime cher à son cœur, sans pour autant s’opposer au nouveau régime républicain : « La République et moi, dira-t-il avec humour, nous nous saluons mais nous ne nous parlons pas »[2]. Il se consacre alors à nouveau à ses recherches, qu’il n’a d’ailleurs jamais abandonnées et qui lui ont valu le surnom de Pausanias normand. Il meurt en 1859, pratiquement aveugle.
Dans son plus célèbre roman, Nez-de-Cuir (1936), Jean de La Varende le fait intervenir lorsque le héros, Roger de Tainchebraye, parcourt les ruines de l’abbaye de Saint-Évroult et qu’il rencontre « un homme noir [qui] s’agitait, mesurant, regardant, comptant, insecte actif et minuscule : c’était Auguste Le Prévost, l’archéologue de Bernay, le semi-fondateur de cette science qui allait prendre un tel essor ». Nez-de-Cuir évoque, à propos de l’abbaye, une mystérieuse crypte et « divers objets précieux, anneaux et sarments de crosses, qui viendraient d’une trouvaille faite par ici »...
Les innombrables Notes historiques et archéologiques de Le Prévost, restées inédites, ont fait l’objet d’une publication en plusieurs volumes entre 1866 et 1869 par Louis Passy et Léopold Delisle : elles ont été largement utilisées par des générations de chercheurs et font toujours autorité.
Une rue de Bernay porte le nom d’Auguste Le Prévost.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Le_Pr%C3%A9vost