Salut
Des physiciens américains annoncent de nouveaux résultats importants pour comprendre comment la matière est devenue l’ingrédient essentiel de notre univers.
Pourquoi notre univers est-il composé de matière alors que, juste après le Big Bang, matière et antimatière existaient à parts égales? Quelque chose a permis à la matière –et donc aux particules- de devenir dominante –plutôt que de s’annihiler avec leurs antiparticules. Quelque chose a changé dans le comportement des particules. Mais quoi? Une équipe qui travaille au Tevatron du Fermilab, le plus grand accélérateur de particules américain, pense avoir observé un effet important pour expliquer ce phénomène.
Quant la symétrie est violée
Matière et antimatière sont symétriques: autrement dit elles ont les mêmes propriétés, les lois de la physique s’appliquent de la même façon pour les deux. La symétrie des particules se mesure à l’aune de trois critères : la parité (P), la charge (C) et le temps (T). Si la particule modifie son comportement par rapport à l’antiparticule, on dit qu’elle viole la symétrie (lire La brisure de symétrie, un casse-tête et trois Nobels). C’est justement une double violation de symétrie, qui concerne la charge et la parité (violation de CP), que l’équipe de la collaboration DZero du Fermilab a détecté.
Les écarts de conduite se creusent..
Ce n’est pas la première fois qu’une telle violation est repérée. Cependant cette fois-ci la différence de comportement observé est plus importante, précisent les physiciens de DZero, et pourrait mieux expliquer la prédominance de la matière dans l’univers.
Pour y parvenir, les chercheurs ont analysé les données de centaines de millions de collisions entre protons et antiprotons accélérés dans le Tevatron. Ils se sont concentrés sur la désintégration de certaines particules (des mésons neutres B) pour traquer la violation de symétrie.
La suite au LHC?
Une confirmation de ces résultats pourrait venir dans les mois ou les années qui viennent du LHC, le plus grand accélérateur de particules de la planète, dont l’un des détecteurs a une sensibilité encore supérieure à celle du Tévatron pour étudier la désintégration des mésons neutres B.
http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/fondamental/20100525.OBS4485/matiere-antimatiere-un-petit-ecart-qui-fait-toute-la-difference.html