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Des chercheurs du CNRS ont découvert, chez la drosophile, des cellules « caméléon » capables de changer d’identité. Elles pourraient être utilisées pour faciliter les processus de cicatrisation.
Les organismes complexes possèdent différents types de cellules spécialisées (de peau, cardiaques, cérébrales) avec des caractéristiques propres. Pendant le développement embryonnaire, les cellules sont organisées en compartiments étanches qui s'avèrent essentiels à l'assemblage correct des organes. Au sein de ces compartiments, les cellules obéissent à deux règles : une fois différenciées, elles conservent cette identité qui leur est propre, et, les cellules d'un compartiment donné restent ensemble, ne se mélangeant jamais avec celles d'un autre compartiment.
Mais comme toutes les règles cette dernière connaît aussi des exceptions. Des chercheurs du CNRS ont ainsi découvert sur des embryons de drosophile, au cours de la fermeture dorsale, une étape clé de la morphogénèse, des cellules capables de changer d'identité puis de compartiment, et ce dans des conditions normales de développement.
Le changement d'identité ou plasticité cellulaire était déjà connu dans des cas pathologiques, où le plus souvent, la re-différenciation de la cellule requiert une ou plusieurs divisions cellulaires. Ici, la plasticité cellulaire se produit sans passer par cette étape. Les chercheurs ont démontré qu'elle était contrôlée par des gènes spécifiques qui interviennent également dans la régénération tissulaire de la drosophile adulte. Ce mécanisme de plasticité cellulaire, décrit dans la revue PloS Biology, génétiquement contrôlé est un comportement cellulaire unique, qui n'avait encore jamais été observé dans le développement embryonnaire.
Une fois différenciées, les cellules caméléon changent de compartiment cellulaire alors que les frontières de celui-ci étaient réputées infranchissables. Cette migration entraine une diminution de la tension des tissus qui aboutit à une soudure tissulaire parfaite, sans cicatrice visible. Or ce phénomène est similaire à celui de la cicatrisation, ce qui pourrait ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques dans le domaine de la médecine et de la chirurgie réparatrice.
http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/fondamental/20100608.OBS5218/des-cellules-cameleon-pour-cicatriser.html