Anne-Claude-Philippe de Tubières de Grimoard de Pestels de Lévis, comte de Caylus, marquis d'Esternay, baron de Branzac, né à Paris le 31 octobre 1692 et mort le 5 septembre 1765, est un « archéologue », antiquaire, homme de lettres et graveur français.
Il est le fils cadet de Aimé-Jean-Anne, dit Anne III de Tubière de Grimoard de Pestels de Caylus (1666-1704), lieutenant-général[1], et de Marthe Le Valois de Vilette, une nièce de Madame de Maintenon.
Encore jeune, Caylus sert dans l’armée durant la fin de la Guerre de Succession d'Espagne. La paix signée, il abandonne une prometteuse carrière militaire pour se consacrer à l’étude des arts. Il voyage en Angleterre, en Allemagne, en Italie, accompagne l'ambassadeur de France à Constantinople et en Grèce, où il étudie et collectionne les antiquités. Il visita la Turquie, l'Asie Mineure, et revint en 1717 avec de riches matériaux, qu'il légua en mourant au cabinet du roi. Il fut l’un des premiers à considérer l’archéologie comme une science et une influence considérable sur Winckelmann, le théoricien du néoclassicisme, qui reconnut sa dette envers lui.
Il publia depuis cette époque d'importants ouvrages sur les arts et les antiquités, ce qui le fit recevoir à l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1742. C'est à lui que l'on doit les premières bases de la méthode comparative en archéologie, on lui doit également "une définition rigoureuse" de la typologie: "Le goût d'un pays étant une fois établi, on n'a qu'à le suivre dans ses progrès et ses altérations... Il est vrai que cette seconde opération est plus difficile que la première. Le goût d'un peuple diffère de celui d'un autre peuple, presque aussi sensiblement que les couleurs primitives diffèrent entre elles; au lieu que les variétés du goût national en différents siècles peuvent être regardé comme les nuances très fine d'une même couleur". Caylus rencontre Antoine Watteau avec qui il devient ami et qui lui donne des cours de dessin. Il rédigera d’ailleurs une biographie de celui-ci après sa mort, qui reste une des sources principales d’information sur sa vie. Il aida les artistes de ses conseils et de sa fortune, et fit lui-même des recherches sur les moyens employés par les anciens pour peindre à l'encaustique et sur la manière d'incorporer la peinture dans le marbre.
Il s'occupa aussi, soit comme amateur, soit comme artiste, de peinture et de gravure. Il devient lui-même graveur de talent, copiant de nombreuses toiles des grands maîtres. Il devint membre honoraire de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1731 et suit avec assiduité les conférences hebdomadaires. Il fut un soutien important pour de nombreux jeunes artistes dont Edmé Bouchardon, préférant le néoclassicisme naissant au rococo encore de mode.
Il est l’auteur de nombreux contes érotiques, dont l’inspiration lui vint certainement de la fréquentation des milieux louches du Paris de l’époque. Ces contes, parmi lesquels Histoire de Mr. Guillaume, cocher datée de 1730, furent rassemblés dans plusieurs éditions, dont Œuvres badines complètes en 1757.
Caylus eut pour ami l'abbé Jean-Jacques Barthélemy, qui l'aida dans plusieurs de ses travaux.
Diderot, qui ne cacha jamais son animosité pour Caylus de son vivant, le décrivant comme « un antiquaire acariâtre et brusque », rédigea à sa mort l’épigramme : « La mort nous a délivré du plus cruel des amateurs ».
Son cénotaphe en porphyre inspira à Diderot le distique suivant : « Ci-gît un antiquaire acariâtre et brusque / Oh, qu'il est bien logé dans cette cruche étrusque ».
http://fr.wikipedia.org/wiki/Anne-Claude_de_Tubi%C3%A8res,_comte_de_Caylus