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Une équipe internationale a montré que des molécules organiques complexes peuvent se former dans la haute atmosphère de Titan. Une avancée qui pourrait bien aider à comprendre comment la vie est apparue sur la planète bleue.
Une équipe de chercheurs (dont ceux du laboratoire de planétologie de Grenoble et du laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales de Versailles), menée par Sarah Horst du Lunar and Planetary Laboratory de l’université de l’Arizona, a simulé dans une enceinte les réactions chimiques susceptibles de se produire dans l’atmosphère de Titan. L’objectif était de voir les conséquences du rayonnement intense qui atteint les couches supérieures de cette atmosphère et de sa capacité à briser des molécules jusqu’alors considérées comme étant très stables, leur permettant ensuite de réagir pour former de nouveaux édifices moléculaires inattendus.
Ces chercheurs ont découvert que les réactions chimiques à l’œuvre dans l’atmosphère de Titan génèrent des molécules organiques complexes comme des acides aminés et des bases nucléotidiques, qui sont les briques de base de la vie sur Terre. Les molécules découvertes sont les cinq bases nucléotidiques utilisées par toutes les formes de la vie sur Terre (cytosine, adénine, thymine, guanine et uracile) et deux petits acides aminés, la glycine et l'alanine.
Des synthèses de molécules organiques qui n’ont pas besoin de surfaces
Cette expérience démontre qu’il est possible de fabriquer des molécules complexes sans apport d’eau liquide et dans un milieu purement gazeux. Des molécules organiques peuvent donc se former sans qu'il existe de surface solide disponible. Pour l'exobiologie, une telle possibilité ouvre des perspectives intéressantes. Les hypothèses communément admises pour expliquer l'apparition des molécules primordiales de la vie terrestre font en effet appel à des phénomènes se déroulant à la surface de matériaux, comme les argiles.
Cette étude suggère que non seulement l’ionosphère de Titan pourrait être un réservoir de molécules prébiotiques qui pourrait servir de tremplin à la vie, mais peut également offrir de nouvelles perspectives sur l'émergence de la vie sur Terre. Cette vie se serait produite environ 3,8 milliards d’années auparavant dans les océans, demeurant à un stade unicellulaire (bactéries) pendant près de 3 milliards d'années, avant d'accéder au stade pluricellulaire il y a 800 millions d'années.
La possibilité qu’un milieu atmosphérique riche en molécules organiques et dépourvu d’eau et d’oxygène libre puisse conduire à la formation de petites molécules (dont les bases nucléiques et des acides aminés), laisse penser que la fameuse théorie de la soupe primordiale pourrait être revue.
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