Salut
La découverte d’une molécule présente dans une grande variété de tumeurs ouvre de nouvelles pistes diagnostiques et thérapeutiques.
Autour des tumeurs naissantes, de nombreux vaisseaux sanguins apparaissent pour « approvisionner » les cellules malignes. Ce réseau vasculaire est une composante essentielle du processus cancéreux et permet la croissance et le maintien dans l’organisme des tumeurs.
C’est à l’intérieur de ces vaisseaux qu’une équipe de l’INSERM dirigée par Nicolae Ghinea a découvert des récepteurs à la FSH qui ne devraient pas être la ! L’hormone folliculo stimulante ou FSH a en effet pour cible les organes reproducteurs humains : ovaires et testicules. Le récepteur de la FSH se trouve normalement localisé uniquement dans les cellules stimulées par la FSH.
Présent dans 100% des cas
Nicolae Ghinea et ses collaborateurs de l’Inserm ont étudié des biopsies prélevées chez 1336 patients atteints de cancer après une chirurgie. La présence du récepteur de la FSH « a été contrôlée dans 100% des tumeurs, ce qui est très prometteur » souligne le chercheur.
Les résultats obtenus, publiés dans le New England Journal of Medicine, démontrent la présence du récepteur dans la totalité des échantillons, quels que soient le type de cancer (prostate, sein, colon, pancréas, vessie, rein, poumon, foie, l’estomac, testicules, et ovaires) et le stade de la tumeur. De façon générale, les vaisseaux sanguins qui expriment le récepteur de la FSH se trouvent à la périphérie de la tumeur.
Vers une confirmation clinique
De nouvelles expériences seront nécessaires pour confirmer la possibilité de détecter le récepteur de la FSH avec les procédures d’imagerie utilisées couramment à l’hôpital et pour trouver des molécules susceptibles de bloquer ce récepteur.
« Après avoir travaillé directement sur des cellules humaines nous entrons maintenant dans une phase préclinique et des tests sur des modèles animaux. Nous voulons mieux connaître la voie de signalisation du récepteur de la FSH afin de trouver comment l’inhiber » conclut le chercheur.
http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/sante/20101021.OBS1607/depistage-du-cancer-un-marqueur-prometteur.html
Un récepteur accessible
« Ce qui intéressant est que ces récepteurs sont situés à l’intérieur des vaisseaux pratiquement en contact avec le sang ce qui les rend accessible à des molécules marqueuses pour la détection par imagerie traditionnelle, comme le scanner ou l’iRM, ou à des agents thérapeutiques » complète Nicolae Ghinea.