Salut
La 16ème conférence des Nations unies sur les changements climatiques s’ouvre lundi 29 novembre à Cancún, au Mexique. Un an après l’échec retentissant du sommet de Copenhague, où en sont les négociations internationales sur le climat? Que peut-on attendre de ce nouveau sommet?
Ils sont loin les roulements de tambour qui avaient accompagné l’ouverture du sommet de Copenhague sur le climat en décembre 2009. A la veille du sommet de Cancún (Cop16), au Mexique, nul ne se risque à annoncer de grandes choses. Les plus optimistes misent sur des avancées techniques, des accords qui permettent de concrétiser la lutte contre la déforestation ou la mise en place des transferts de technologie. Quant à la signature d’un nouvel accord sur le climat, il n’en est guère question.
Le face à face Etats-Unis / Chine
Pour le chef de la délégation américaine qui se rendra à Cancún, il faut continuer à agir concrètement tout en poursuivant la réflexion sur un cadre juridique. En clair, il n’envisage pas la signature d’un nouveau traité mais préfère avancer sur des accords plus limités, sectoriels. Il est vrai que l’administration Obama est dans une position délicate, n’ayant plus au Congrès une majorité qui soutient sa politique climatique.
En face, le plus gros émetteur de la planète, la Chine, prend des initiatives pour «verdir» sa politique énergétique –développant le solaire et l’éolien- tout en renvoyant aux États-Unis (qui n’ont jamais ratifié le protocole de Kyoto) et aux pays développés la responsabilité historique d’un niveau élevé de gaz à effet de serre (GES). Les blocages entre les deux plus gros émetteurs continuent de paralyser le jeu.
Protéger les forêts tropicales
Dans ces conditions difficiles, les négociateurs vont plutôt essayer de progresser sur des initiatives plus ciblées, contenues dans l’Accord de Copenhague, notamment la lutte contre la déforestation. Préserver les forêts est l’un des moyens de lutter contre le réchauffement puisque la déforestation est responsable de 17% des émissions mondiales de GES. Les négociations sur ce sujet étaient déjà bien avancées à Copenhague (REDD+). Il reste un point important : créer et organiser les modalités du Fonds vert prévu par l’accord de décembre 2009 pour financer les mécanismes de la REDD+.
Autre point important qui sera de nouveau en discussion à Cancún : l’innovation et les transferts de technologies vers les pays en développement pour les aider à la fois à réduire leurs émissions et à s’adapter aux changements climatiques.
Le seuil fatidique des 2°C
La concrétisation de ces accords, même sectoriels, est importante pour faire vivre la négociation internationale sur le climat, seul cadre existant pour tenter de limiter le réchauffement climatique. La signature d’un nouveau traité, qui remplacerait le protocole de Kyoto après 2012 en fixant de nouveaux objectifs précis de réduction des émissions de gaz à effet de serre, est repoussée au mieux à 2011, lors du sommet qui se tiendra en Afrique du Sud (Cop17). En attendant que des objectifs précis –voire contraignants- de réduction voient le jour, les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter. 2010 devrait battre tous les records d’émissions de CO2, selon une étude publiée récemment dans la revue Nature Geoscience.
Dans ces conditions, il semble de plus en plus difficile d’échapper dans les prochaines décennies à une élévation globale de la température de 2°C (par rapport au niveau préindustriel), seuil au-delà duquel le rapport du Giec met en garde contre un risque d’emballement et une évolution incontrôlable du climat.
http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/nature-environnement/20101126.OBS3724/climat-les-ambitions-modestes-du-sommet-de-cancun.html