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Secoué par un scandale scientifique retentissant -les résultats trafiqués du Pr Hwang sur l’obtention de cellules souches à partir d’embryons humains clonés- le journal américain Science a demandé à un comité d’enquêter sur les procédures internes suivies au moment de la publication des deux papiers, en 2004 et en 2005. Comme dans toute revue primaire à comité de lecture, les articles soumis à Science sont relus par d’autres chercheurs avant d’être publiés.
Les relecteurs et les éditeurs du journal Science ont fait leur travail, selon les conclusions du comité d’enquête dirigé par le chimiste John Brauman, de l’Université de Stanford. Ils ont même requis auprès des auteurs davantage d’informations que pour la plupart des articles publiés. Ainsi, les relecteurs avaient conscience d’une faille potentielle : qu’il y ait eu parthénogenèse plutôt que clonage. Ils avaient demandé des données complémentaires et s’étaient finalement contentés des réponses écrites des chercheurs.
Les procédures actuelles partent du principe que l’on peut faire confiance aux chercheurs, qu’ils peuvent commettre des erreurs mais qu’ils sont honnêtes, souligne le comité. Or, pour un scientifique, l’impact d’une publication dans les revues très connues comme Science ou Nature a pris de telles dimensions qu’il pousse à enfreindre les règles, notent Brauman et les autres membres du comité.
Ils proposent donc d’ajouter quelques mesures aux procédures existantes. Le comité formule quatre propositions. Etablir un ‘’niveau de risque’’ et être plus regardant avec les articles dont le retentissement attendu est très important. Clarifier les contributions des auteurs (dans le cas de Hwang, un Américain était associé à la publication alors qu’il n’avait pas participé aux expériences). Transmettre davantage de données primaires aux relecteurs. Enfin, asseoir Science et Nature à la même table de discussion pour établir des règles communes.
source http://sciences.nouvelobs.com/sci_20061129.OBS0854.html