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Pendant dix ans, en 21 points de la planète répartis sous tous les climats, des forêts tropicales à la toundra arctique en passant par les zones tempérées, de curieux sacs en filet contenant des déchets végétaux ont attendu que leur contenu se décompose. Cette expérience à grand échelle a permis à des chercheurs de comparer la vitesse à laquelle les débris de plantes (feuilles, racines) relâchaient leur azote dans l’environnement. A la grande surprise des chercheurs, le recyclage de l’azote suit un rythme similaire sur toute la planète.
L’azote est un élément essentiel de la croissance des plantes, qui elles-mêmes jouent un rôle important dans les variations de la concentration de CO2 dans l’atmosphère terrestre. Les plantes en absorbent au cours de leur croissance –elles sont alors des ‘’puits de carbone’’- mais en émettent lorsqu’elles se décomposent. Pour mieux prédire le rôle des forêts dans les futurs changements climatiques, il est nécessaire de mesurer la vitesse de recyclage de l’azote qui est la base de leur croissance, expliquent William Parton (Colorado State University, USA) et ses collègues dans la revue Science.
Si la décomposition des plantes est plus rapide dans les climats chauds et humides, le circuit de l’azote est globalement le même sous tous les climats, selon ces travaux. Les microbes qui participent à la dégradation de la matière organique peuvent retenir l’azote qu’elle contient pendant plusieurs années avant de le rendre au sol. Ce processus était considéré comme très dépendant des facteurs locaux et difficile à prévoir.
Il n’est est rien, selon l’équipe de Parton, qui a constaté que la concentration initiale d’azote et la masse de débris végétaux en décomposition étaient les deux facteurs déterminants du cycle de l’azote. L’équation construite à partir de ces deux paramètres fonctionne quelles que soient la température et l’humidité du lieu, précisent les auteurs.
Un seul écosystème échappe à ces calculs, selon Parton et ses collègues : les prairies sèches ou arides. Là, la concentration initiale d’azote a peu d’impact. Les rayons UV du Soleil modifieraient le cycle de l’azote en accélérant la décomposition des débris au bout de quelques années.
source http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/