la mondialisation du yaourt aux fraises.......
Selon la thèse soutenue par une étudiante allemande ( Stéphanie Böde pour ne pas la mommer )en 1993, le transport nécessaire à la mise en rayon d'un yaourt aux fraises produit par une coopérative de Stuttgart se répartit comme suit. Alors, restez assis et tenez vous bien braves gens. Les ingrédients (lait produit à une distance moyenne de 36 km de la coopérative, fraises récoltées en pologne à 1246 km, sucre raffiné à 72 km à partir de betteraves situées à 35 km de la raffinerie, ferments produits à 917 km) ont ainsi parcouru "2306 km avant d'arriver à la coopérative. L'emballage (verre produit à 260 km à partir de sable et de zinc extraits à 546 km, couvercle en aluminium produit à 304 km à partir de bauxite extraite à 560 km, étiquette imprimée à 314 km sur du papier qui a déjà parcouru 634 km et collée avec un produit qui a fait 419 km) a lui parcouru 3037 km, et le conditionnement pour le transport (cartons fabriqués à 647 km, fermés par une colle produite à 734 km et conditionnées en lots recouverts de films plastiques importés de France (408 km), lots transportés dans du carton ondulé fabriqué à 55 km à partir de cartons importés d'Autriche (1048 km)) représente 2892 km supplémentaires. Au total, si l'on ajoute 668 km de distance moyenne entre la coopérative et les points de vente,
le yaourt aux fraises aura parcouru une distance effective de 9000 km, soit 13 fois la distance qui sépare son lieu de production de son lieu de consommation. Oufff. mais elle est pas un peu fatiguée la chtite fraise dans son pot après tout ce périple ?
Maintenant, juste trois petites questions me brûlent les lèvres comme dirait l'autre:
1)-
un enjeu économique : la forte dépendance des systèmes productif aux coûts de transport soulève le problème de leur rentabilité face à l'inéluctable hausse du pétrole du fait de sa raréfication prévisible....?
2)-
un enjeu sociétal : le développement des transports a de nombreux effets induits (maladies respiratoires, dégradation du patrimoine naturel et bâti, congestion des infrastructures...) dont le coût pèse sur la collectivité et singulièrement sur les systèmes de protection sociale.N'est-il pas?
3)-
un enjeu écologique : l'emission de gaz à effets de serre fait peser une lourde menace sur l'évolution du climat et des fragiles équilibres qui ont permis l'émergence même de notre civilisation????
Si je n'avais pas envie d'en rire, j'en pleurerai, ou le contraire, je ne sais plus
Vous avez bien compris ici, chers amis, que je fais juste allusion a un malheureux pot de yaourt qui pourrait allonger cette liste non exhaustive de produits alimentaires et dans d'autres domaines comme l'a souligné Clavius un peu plus haut.
Face à ce constat, les écologistes les plus radicaux préconisent une "relocalisation" de l'économie au prix de l'abandon d'une certaine forme de confort, comme de pouvoir consommer des produits exotiques ou des fruits et légumes hors saison.
Et surtout, surtout, autant que faire se peut...Mangez BIO!
Amen!