Salut
Court ou long? Réunis autour de la machine à café, des astrophysiciens se creusent la tête. Alors qu’ils pensaient disposer d’une classification claire et solide pour les sursauts gamma, deux phénomènes observés cette année les obligent à tout repenser. Les deux sursauts en question ne rentrent pas dans les catégories établies.
Les sursauts gamma (GRB en anglais) sont les explosions les plus énergétiques de l’univers. Ils ont été observés pour la première fois il y a 40 ans et il n’y a pas si longtemps que les scientifiques se sont mis d‘accord pour les ranger en deux catégories. Les sursauts courts, qui durent en moyenne 300 millisecondes, sont liés à la collision de deux objets très compacts, comme les étoiles à neutron et les trous noirs. Les sursauts longs, qui durent de deux secondes à quelques minutes, sont liés à la mort d’une étoile massive et s’accompagnent d’une supernova visible pendant quelque temps dans le ciel.
Les sursauts gamma GRB 060505 et GRB 060614, détectés par le télescope spatial Swift le 5 mai et le 14 juin dernier, ne rentrent pas dans ces cases, expliquent plusieurs équipes dans quatre articles publiés aujourd’hui dans la revue Nature. Celui du 5 mai a duré quatre secondes et celui de juin deux bonnes minutes. Aux Etats-Unis et en Europe, des astrophysiciens ont alors tourné des télescopes vers la région du ciel d’où provenaient les sursauts, s’attendant à trouver des supernovae. Les deux ont fait chou blanc, malgré des observations très précises.
Un seul cas ne suffirait pas à remettre en cause la théorie mais deux d’un coup, ce n’est pas un hasard, estiment les chercheurs. Ces inclassables sursauts suggèrent l’existence d’un autre mécanisme de mort stellaire. Des étoiles massives s’effondreraient sans produire de supernova. Quoi qu’il en soit, la classification des sursauts gamma est à revoir.
source http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/