Salut
Les traitements hormonaux substitutifs ont mauvaise presse. Accusés d’augmenter le nombre de cancer du sein et de causer des troubles vasculaires graves, leurs prescriptions est en chute libre. Pourtant, tous les médicaments n’ont pas les mêmes effets et dépendent aussi de l’âge auquel ils sont pris.La ménopause signifie l’interruption du cycle de la femme. Elle s’accompagne généralement de troubles plus ou moins prononcés : bouffées de chaleur, céphalées, sécheresse vaginale…Pour lutter contre ces désagréments, il existe des traitements hormonaux substitutifs (THS). Mais, malgré leur bénéfice sur les conséquences de la ménopause plusieurs études ont montré que les THS, associant œstrogènes et progestatif, exposait à un risque accru de cancer du sein et de maladies veineuses : phlébite et embolie pulmonaire.
De ce fait, leur prescription a nettement diminué ces dernières années. En France, moins de 20% des femmes ont recours à un traitement hormonal de la ménopause. Pourtant les études défavorables, à l’origine de ces mises en garde, sont bien souvent anglo-saxonnes et leurs résultats ne reflètent pas forcément la situation de notre pays. En effet, les praticiens français privilégient les œstrogènes administrés par voie transdermique (patchs ou gel) associés à la progestérone. Or selon l’INSERM, les patchs n’engendrent pas d’effets secondaires. En revanche le choix du progestatif est déterminant. Ainsi, la progestérone naturelle, ses dérivés et les progestatifs de type pregnane n’ont pas d’influence sur le risque de thrombose, alors que les dérivés norpregnanes (lutenyl) multiplient par trois le risque de maladies emboliques.
D’autre part, une analyse plus fine des chiffres issus de la WHI (Women’s Health initiative, étude qui avait déclenché la polémique) démontre que les effets secondaires des THS dépendent en partie de l’âge des utilisatrices.
Ainsi plus les THS sont pris tôt plus les risques sont modérés. Par exemple, pour les femmes âgées de 50 à 59 ans le risque cardiaque est quasiment nul mais par contre celui de cancer du sein reste présent. En pratique, l’usage des THS pourraient de nouveau être conseillé aux femmes en début de ménopause et ayant des troubles sévères ; à condition qu’elles surveillent régulièrement leur tension et passent des mammographies de contrôle. En revanche, après 70 ans ou plus de vingt ans après l’interruption du cycle les cancers et les accidents vasculaires sont plus fréquents.
source http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/