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Les oiseaux modernes sont-ils apparus au moment de l’extinction des dinosaures ou alors bien avant ? La controverse fait rage depuis plusieurs années, de nouveaux indices moléculaires indiquent une origine ancienne contrairement à ce que suggèrent les fossiles
Les oiseaux sont de lointains descendants d’un groupe de dinosaures (les théropodes, qui peuplaient la Terre il y a 200 millions d'années) mais les scientifiques s’interrogent encore sur l’origine des oiseaux modernes. La question est au centre d’un contentieux entre paléontologues et généticiens de l’évolution. Les premiers à partir de l’analyse des fossiles arrivent à une date d’environ 60 millions d’année tandis que les autres utilisent le taux de variation au sein du génome pour reconstruire l’histoire évolutive qui commence selon eux il y a 100 millions d’années.
Les deux méthodes ont leur biais. L’examen des fossiles ne révèlent que des changements extérieurs d’apparence qui mettent un certain temps à s’accumuler et donc à être détectés après la spéciation. Du coup, les paléontologues ont tendance à sous-estimer la date à laquelle les différentes lignées ont divergé. A l’inverse, les biologistes utilisent le principe de « l’horloge moléculaire » qui repose sur le constat que bien que les mutations se produisent au hasard dans le génome, sur une longue période, ce taux de variation est relativement constant. Ils estiment alors l’époque de la divergence en multipliant ce taux par le pourcentage de différences génétiques entre deux espèces. Cette méthode est également imprécise car différentes lignées peuvent varier à des taux distincts.
Il existe toutefois des méthodes permettant de compenser ces différences de taux. Une équipe de L’Université du Michigan les a appliquées au problème de l’origine des oiseaux. Malgré ces corrections, les scientifiques arrivent toujours au même résultat, à savoir une origine probable des oiseaux modernes remontant à 100 millions d’années. Leurs travaux sont publiés en ligne sur le site du journal BMC Biology. Ils vont maintenant s’attacher à comprendre les raisons de cet écart existant entre les estimations paléontologiques et moléculaires.
source http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/