Salut
Au cabinet de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, on l'assure il n'y a
« Rien de nouveau !» , au sujet de l’appel lancé le 15 juin dernier par David Servan-Schreiber, et signé par 19 autres scientifiques, concernant l'utilisation des téléphones portables. Le texte rejoint les recommandations contenues dans la brochure « Téléphones mobiles : santé et sécurité » que diffuse le ministère de la Santé depuis janvier 2008. Les signataires, qui reconnaissent n’avoir « aucune preuve définitive » à l’appui de leur mise en garde, invoquent le principe de précaution.
D’ici quelques mois, Interphone, la plus vaste enquête épidémiologique jamais menée sur le risque de tumeur cérébrale en rapport avec l’utilisation des mobiles, devrait enfin éclairer les responsables. Pour l’heure, les chercheurs de 16 équipes dans 13 pays, dont la France, débattent encore âprement autour de résultats contradictoires. « Des travaux révèlent l’existence d’un risque, alors que d’autres assurent qu’il n’y en a pas. Il est donc difficile de conclure de façon définitive », explique Martine Hours, médecin épidémiologiste à l’Inrets (Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité) et coordonnateur des équipes françaises impliquées dans Interphone.
Et ce n’est pas tout : ces études comporteraient des biais qui, selon les cas, conduisent à une surestimation ou une sous-estimation du risque de tumeur au cerveau. Par exemple, les personnes qui téléphonent le plus acceptent plus facilement de répondre aux enquêtes, ce qui peut conduire à surestimer le risque. « On peut aussi se demander quelle est l’influence de la maladie quand un patient atteint d’un cancer sur le côté droit du cerveau prétend qu’il téléphonait effectivement du côté droit. Ne fait-il pas inconsciemment un lien de cause à effet sans rapport avec la réalité de son usage ? » s’interroge le professeur Elisabeth Cardis, du Centre pour la recherche en épidémiologie environnementale (Barcelone), qui coordonne l’étude Interphone sur le plan international.
Quant au risque accru chez les enfants, la seule conclusion raisonnable à ce jour tient dans ce commentaire d’Elisabeth Cardis : « Je suis d'accord globalement avec l'idée de restreindre l'utilisation des plus jeunes sans aller toutefois jusqu'à l'interdire. Le téléphone portable peut être un outil très important, non seulement en cas d'urgence, mais également pour maintenir le contact entre les enfants et leurs parents et donc rassurer les uns et les autres. »
source http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/