Salut
Grâce à une nouvelle méthode, des chercheurs suisses sont parvenus à rendre visibles des cellules du cerveau par radiographie sans pour cela avoir recours à une substance de contraste.
Les procédés d'imagerie sont incontournables dans la médecine moderne. Les méthodes utilisées aujourd'hui ont toutefois des inconvénients. En effet, les appareils radiographiques livrent certes des images nettes des os et des dents, mais les parties molles du corps – dont fait partie le cerveau par exemple – sont difficiles à distinguer les unes des autres. La tomographie par résonance magnétique permet de résoudre ce problème, mais sa résolution spatiale est trop faible pour pouvoir représenter les différentes cellules.
Des chercheurs dirigés par Bert Müller, du Biomaterials Science Center de l'Université de Bâle, ont pris des clichés sur lesquels non seulement les tissus mous du cerveau peuvent être différenciés, mais où même différentes cellules sont visibles. Pour cela, ils utilisent une technique de mesure entièrement nouvelle, un type de radiographie appelé imagerie par contraste de phase. Au lieu de mesurer le rayonnement absorbé par le tissu, comme pour une radiographie traditionnelle, Bert Müller et son équipe ont mesuré la force avec laquelle un tissu défini peut dévier les rayons.
Dans le magazine spécialisé Journal of The Royal Society Interface, les auteurs de l’étude expliquent comment ils peuvent représenter un cervelet humain à l'aide de cette méthode. Les vaisseaux sanguins sont visibles sur les clichés. La matière blanche du cerveau et différents types de matière grise se distinguent nettement les uns des autres. Par ailleurs, différentes cellules dites de Purkinje – un type de cellule relativement gros typique du cervelet – sont clairement visibles. C'est la première fois que des cellules du cerveau sont rendues visibles dans une masse de tissu d'un centimètre sans devoir utiliser une substance de contraste.
Malheureusement, cette technique nécessite une dose de rayons trop importante pour être utilisée de manière courante sans risques pour les patients. Elle trouvera néanmoins une utilité pour la recherche fondamentale, notamment dans l’analyse de la vascularisation des tumeurs naissantes.
http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/fondamental/20100810.OBS8336/nouvelles-images-du-cerveau.html