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Enterré dans la glace du pôle sud, le nouvel observatoire IceCube pour détecter les neutrinos est enfin installé. La construction de ce grand instrument de physique des particules a duré cinq ans.
Après cinq années de travaux près du pôle sud, en Antarctique, la construction d’IceCube est achevée. Le nouveau piège à neutrinos enfermé dans 1 km3 de glace, près de la station américain Amundsen-Scott, contient 5.160 détecteurs conçus pour repérer le passage de ces particules fantômes.Quasiment dépourvus de masse, les neutrinos n’interagissent pas avec la matière. Les moyens déployés pour les repérer sont donc inversement proportionnels à cette discrétion, comme en témoignent les 86 lignes de l’observatoire IceCube enterrées dans la glace la plus pure de la planète, à 2,5 km de profondeur.
C’est un très faible signal que les détecteurs optiques doivent capter. Lorsque des particules se déplaçant presque à la vitesse de la lumière traverse un milieu transparent, elles peuvent aller plus vite que la lumière (sans dépasser cependant la vitesse de la lumière dans le vide). Il se produit alors une émission de lumière bleue – c’est l’effet Tcherenkov. C’est cette émission que détectent les soixante détecteurs optiques accrochés à chaque ligne comme des perles sur un fil.
IceCube remplace le détecteur AMANDA, dont les détecteurs étaient placés à 1.000 mètres sous la glace en moyenne. L’observatoire est dédié à l’étude des neutrinos cosmiques, ceux qui sont produits par des événements violents dans l’univers, comme l’explosion d’une étoile (sachant que d’autres neutrinos sont issus du Soleil).
La dernière ligne a été installée le 18 décembre sur IceCube, mettant fin à un chantier complexe comme tout se qui se construit en Antarctique, où les hommes ne peuvent travailler que de novembre à février, pendant le court été du continent austral.
IceCube est un projet de la Fondation nationale pour les sciences (National Science Foundation) et de l’Université de Wisconsin-Madison, aux États-Unis. Des universités belges, allemandes et suédoises participent au projet. Plus largement, le Canada, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Grande-Bretagne, la Suisse et la Barbade sont associés à l’analyse des données du nouvel observatoire.
http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/fondamental/20101221.OBS5064/neutrinos-pieges-en-antarctique.html