Salut
Entre l’infection par le VIH et l’apparition de la première maladie opportuniste, il peut s’écouler un temps plus ou moins long. Certains individus, très rares, contrôlent l’infection et ne développent pas de maladie malgré parfois plus de vingt années de séropositivité et en l’absence de traitement. Une équipe française vient de mettre à jour, dans leur sang, des cellules capables de détruire toute trace du virus.
On les appelle « les contrôleurs du VIH » ou HIC. Ils sont peu nombreux, moins de 1% des séropositifs, et présentent la particularité de bloquer naturellement la multiplication du virus du Sida dans leur sang. Cette capacité à contrôler l’infection pourrait être mimée par des médicaments ou un vaccin…A condition de comprendre les mécanismes de ce contrôle.
C’est le résultat auquel est parvenue une équipe de chercheurs français (institut Pasteur, INSERM, hôpital Bicêtre) sous l’égide de l’Agence nationale de recherches sur le Sida. Les résultats de leur étude sont publiés aujourd’hui dans les PNAS (Compte-rendu de l’Académie des sciences américaines). Au total, les auteurs ont pu observer et analyser le sang de onze malades, classés HIC, dont certains sont séropositifs depuis 1983. En premier lieu, ils se sont assuré que le virus et sa cible (les lymphocytes T CD4) étaient bien identiques à ceux présents chez les autres patients infectés, ce qui est effectivement le cas.
Leurs recherches se sont ensuite axées sur d’autres lymphocytes T : les CD8. Et c’est bien là que réside le secret de la résistance. Chez les patients HIC, ces cellules tueuses sont capables de détruire quasi totalement les lymphocytes CD4 infectés par le HIV. Le mécanisme en jeu n’est pas encore totalement clair, les résultats ayant été obtenus in-vitro, mais les scientifiques ont pu mettre au point des marqueurs pour bien repérer ces exceptionnels « tueurs ». Avec au final l'objectif de tenter d'obtenir par des méthodes de stimulation du système immunitaire des lymphocytes T CD 8 ayant le même profil.
L’intérêt présenté par les patients HIC est tel que l’ANRS a décidé de mettre en place un observatoire national pour répertorier ces individus particuliers. Cette initiative devrait faciliter les prochaines études qui sont programmées.
source http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/