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La magnitude du séisme de Sumatra aurait été de 9,3 et non de 9 sur l’échelle de Richter, comme cela a été annoncé quelques heures après le tsunami par le CMT (Centroid-Moment Tensor) d’Harvard, selon les nouveaux calculs d’universitaires américains de l’Illinois publiés aujourd’hui dans la revue Nature.
La précision apportée par Seth Stein et Emile Okal, deux éminents géologues, est de taille. En effet sur l’échelle de Richter, échelle logarithmique, l’augmentation de 0.3 unités de magnitude signifie une amplitude trois fois plus grande du séisme, faisant de ce tremblement de terre le plus important de l’histoire moderne après celui du Chili du 22 mai 1960.
Pour arriver à ce calcul, les scientifiques ont enregistré et interprété les oscillations libres auxquelles la Terre a été soumise après l’événement. Ces oscillations, qui permettent d’avoir une définition plus précise de la magnitude, sont dues à la vibration de la terre entière et elles ne sont correctement observées qu’au bout de quelques heures après le séisme.
Le CMT d’Harvard, qui doit calculer rapidement, utilise des ondes de surface, plus rapides, qui n’atteignent que le manteau supérieur terrestre -soit environ 600km de profondeur.
C’est après le séisme chilien que les sismologues ont constaté que les tremblements de terre faisaient osciller notre planète comme une cloche qui aurait reçu un coup sec. Les scientifiques pensaient que ces ondes seraient un meilleur indicateur de magnitude. La catastrophe du 26 décembre a permis de le démontrer.
Contrairement à une idée reçue ce n’est pas avec l’échelle de Richter que l’on mesure l’intensité d’un séisme et les dégâts qu’il occasionne. Pour ce calcul les scientifiques utilisent l’échelle de Mercali. L‘échelle de Richter, elle, sert à déterminer l’ampleur des phénomènes géologiques à l’origine du tremblement de terre. Dans le cas présent la magnitude 9,3 constaté donne raison aux scientifiques qui pensent qu’une faille de 1.200 km s’est ouverte à partir de l’épicentre du séisme, en deux temps : une première rupture brutale de la plaque océanique sur 450 km, puis un mouvement plus lent qui s’est propagé sur le reste de la faille.
«En aucun cas cette analyse et les autres que nous réalisons en ce moment ne nous permet de faire des prédictions sur les possibles tremblements de Terre à venir dans cette région. Ceux qui s’y essaient jouent au poker menteur» conclut Raoul Madariaga, directeur du laboratoire de Géologie de l’Ecole Normale Supérieure de Paris.